Histoire des routes et chemins de la can de l'Hospitalet
Avant le néolithique : les voies des animaux
Les premières traces d'itinéraires de circulation sur la corniche des Cévennes,
la crête du Marquairès ou la can de Barre sont apparues bien avant que l'homme ne
s'installe dans les environs, ni même n'existe. A cette époque, la can était déjà
régulièrement parcourue par des vagues de migrations animales, en particulier aux
intersaisons, lorsque il fallait quitter la plaine brûlée par le soleil pour monter
chercher sa nourriture en altitude. Plus tard, dans le courant du néolithique, l'homme
s'est fait pasteur, a domestiqué progressivement ces troupeaux (en particulier les
ovins) et les a suivis dans leurs transhumances, reprenant et améliorant les itinéraires
spontanés ancestraux. C'est ainsi que se sont formées les diverses branches de la
draille de Margeride qui traverse la can.
Au début de notre ère : les pistes muletières, puis charretières
Lorsque l'homme a cessé de ne faire que passer pour s'installer durablement sur
la can, vers - 3000, des échanges économiques autres se sont mis en place et ont
nécessité des échanges réguliers entre la plaine, les hautes Cévennes et l'Auvergne.
Un certain nombre de pistes muletières se sont mises en place, reprenant entre autre les tracés des drailles. Les tracés les plus utilisés ont été très tôt rendus circulables
aux charrettes. La route des Gabales, reliant
les pays volque (Nîmes) et Gabale (Javols - Anderitum) qui faisaient tous deux partie de la confédération Arverne, est connue depuis le IIIème siècle avant JC.
Jusqu'au début du moyen-âge : le déclin
Avec la chute de la confédération arverne, la mise en place puis la chute de l'empire
romain, l'intérêt de l'itinéraire Nîmes - Javols décroît. Celle-ci s'abîme puis
disparaît jusqu'au moyen-âge. Seules les drailles ont continué à fonctionner à plein,
les autres itinéraires se sont probablement abîmés.
Au moyen-âge : chemin de croisades et routes royales
Entre les Xème et XIIIème siècle, le Chemin de Saint-Gilles
(Aurillac - Saint Gilles) qui passe sur la can entre Solpérière et le Pompidou est
très fréquenté. Un ordre Hospitalier militaire s'installe à l'hospitalet et construit
le château de Terre rouge. C'est probablement l'une des hautes époques de la circulation
sur la can.
Au XIIIème siècle l'itinéraire de la corniche est remis en état par volonté du roi.
La circulation reprend, puis retombe quelques siècles après
XVIIème et XVIII ème siècle : nouvel essort
Les guerres de religion, les impératifs économiques font que l'état décide de mettre
de l'énergie à rénover et développer les voies de communications en cévennes. L'itinéraire
de la corniche redevient roulant, la crête du Marquaires le devient pour la première fois, sous le nom de chemin de Valleraugue.
De nombreux itinéraires nouveaux sont ouverts sur la can : la descente du col de
Solpérière (la Cardinale), la descente depuis
le col du Rey jusqu'à Carlèques (actuelle descente de Saint Laurent de Trèves),
qui remplace la descente de la draille au col de
Vache. La can devient le passage obligé pour les charrettes qui souhaitent
passer de Vébron à Florac car la route directe n'existe pas encore.
XIXème : encore un déclin
1824 : la route directe Vébron - Florac est ouverte, rendant moins utile la route
Cardinale et la section Col de Solpérière - Col du Rey. La N 107 qui passait sur
la can est déplacée en vallée borgne. Toutes les grandes voies de la can sont à
nouveau abandonnées et se dégradent.
XXème : la corniche est réouverte
Seul cet itinéraire est réouvert et réaménagé, générant un trafic local et touristique
important. Les autres grands itinéraires sont laissés à l'abandon ou aux pratiques
agricoles.
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