Nous disposons de peu d’éléments pour décrire précisément l’évolution des paysages de la can de l’Hospitalet. Voici quelques généralités, qui devront être complétées et confirmées…
Avant l’homme
Il y a une dizaine de millions d’années, la can ne s’était pas encore individualisée : elle était intégrés au vaste plateau qui correspond aujourd’hui aux grands causses. Dans les 2 derniers millions d’années, les rivières ont creusé les vallées (Tarnon, Mimente, Briançon…) et séparé la can des autres plateaux. Ce processus est toujours à l’œuvre aujourd’hui, mais il est quasiment invisible à l’échelle de temps humaine, et il est probable que du point de vue du relief, la can a quasiment l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui depuis plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de milliers d’années.
Dans les derniers millénaires avant l’installation humaine sur le plateau, comme le causse Méjean, la can devait être boisé de feuillus (chênes ?), avec sans doute des clairières naturelles dues à la présence d’herbivores sauvages (aurochs ? Bisons d’Europe ?)
Jusqu’au moyen-âge
L’homme est encore rare, il n’a que peu d’influence sur le milieu. Des petites zones de la can sont sans doutes défrichées pour plusieurs raisons :
- pour utiliser le bois (en particulier à des fins de métallurgie, des vestiges de fonderies se trouvent par exemple sous le serre de Montgros).
- pour mettre à pâturer des troupeaux
- pour faire un peu de culture dans les meilleurs terrains, en particulier dans les dolines, dépressions dans lesquelles s’accumule un peu de sol plus riche.
Au moyen-âge
Le moyen-âge est manifestement une période de défrichements importants. Il est probable qu’à la fin de cette période, la can est quasiment nue. La proportion de terres en culture est sans doute limitée aux zones les plus fertiles (dolines), bien que des cultures extensives aient probablement existé sur des sones plus difficiles. L’essentiel du territoire devait cependant être dédié à la pâture extensive des troupeaux.
A partir du XXème siècle
La can, terre pauvre, souffre particulièrement de la déprise agricole. La pression diminue sur le milieu, qui commence à se revégétaliser de deux manières principales :
- par la pousse spontanée d’arbustes (buis, genévrier…) qui rendent progressivement certaines portions de territoire difficilement pénétrables.
- par la plantation de résineux à des fins de production de bois bon marché (dans toute la partie située au sud du col du Rey et autour du serre de Montgros)
Par contre, on constate la mise en culture de nouvelles terres qui sont progressivement regagnées.