Les menhirs sont des pierres artificiellement dressées, probablement à des fins symboliques ou cultuelles, par les peuples primitifs qui occupaient l’Europe à la période mégalithique, .
Ils peuvent être constitués du même matériau que la roche à l’endroit où il est érigé, ou être amenés d’ailleurs, et dans ce cas d’une autre roche, parfois fort lointaine. Mais il est probable que le matériau est sélectionné pour son grain, sa sonorité, sa brillance…
La taille des menhirs est très variable selon les régions. En Bretagne les plus grands dépassent 10 mètres, et on trouve quelques géants de plus de 20 mètres. En Cévennes 4 mètres font déjà un beau menhir, mais la plupart sont encore bien plus petits, souvent moins de 2 mètres, à tel point que leur identification en tant que menhirs a souvent été tardive, surtout s’ils étaient tombés. En 1905, un inventaire des mégalithes de Lozère l’en identifie que 14 (!) sur tout le département, et place la Lozère au 40ème rang national (momel p. 53), alors que l’on en connaît aujourd’hui plusieurs centaines et que le département est remonté dans les premiers de France !
Beaucoup de menhirs lozériens ont souvent été volontairement ou involontairement renversés, car ils furent mis en terre à faible profondeur, probablement à cause de la nature caillouteuse du sol. Mais dans les dernières années, de très nombreux d’entre eux ont été redressés.
La difficulté d’ériger des menhirs (extraction, mise en forme, halage, mise en place) indique selon toute probabilité une forte motivation de la part des individus qui ont pris en charge cette mission. Cela suppose en particulier de la réflexion, avec programmation d’une suite d’opérations et de techniques à maîtriser selon un plan rigoureux. Seul un groupe suffisamment structuré, organisé et discipliné pouvait concevoir et réaliser ce tour de force.
Sur la can de l’Hospitalet
La can accueille un nombre relativement restreint de menhirs de petite taille, comparés aux autres sites lozériens. Bien qu’ils soient impossibles à dater avec précision, on estime qu’ils ont été érigés par les mêmes groupes humains que ceux qui ont construit les dolmens, à savoir, pour le territoire qui nous intéresse, le groupe des Treilles, entre -3000 et – 2000.
Voici quelques menhirs particulièrement caractéristiques sur la can de l’Hospitalet ou aux alentours :
- Trois menhirs debout au nord-ouest de la ferme des Crottes (cote 1050) sur la Can, dans la commune de Bassurels
- Au sommet de la côte qui monte du Pompidou, se dresse le menhir du Bout-de-la-côte. Cette pierre, en partie retaillée sur une face, a été réutilisée en montjoie.
- Au col de Solpérière, un menhir de 2m42 a lui aussi été retaillé à une période inconnue, peut-être pour servir de Montjoie.
- Le menhir couché du Rey (commune de Saint-Laurent-de-Trèves), à 800 m au nord de la ferme, au pied de la côte 1034, était long de 2,42 m. Visible de la draille, et proche de deux tumulus (servait-il à en indiquer la présence ?). Il a été volé dans les années 70.
- Entre le col du Rey et le col de Vache (pas encore trouvé !)
- A Peyreficade, à quelques centaines de mètres au sud de Peyre-Agude, qui constitue la pointe sud ouest de la can de l’Hospitalet, sur la crête qui part vers le mont Aigoual.
Attention, toutes les pierres plantées visibles sur la can ne sont pas des menhirs ! Le long de la départementale, entre le col de Solpérière et la descente du Pompidou, on aperçoit de loin en loin des Montjoies, pierres plantées au XIXème siècle pour guider les voyageurs par temps de tourmente. Le long de la route du col du Rey à Ferrières, de nombreuses pierres ont été dressées par l’agriculteur dans les années 2010 pour… le plaisir des yeux ?