Les tombes à coffre sont des sépultures individuelle datant, en général, du premier âge du fer (VIIème siècle avant JC), à la différence des dolmens plus anciens et de taille plus importante, qui servaient à inhumer plusieurs personnes.
Les coffres sont des espaces rectangulaires limités par des dalles plantées de chant, contenant généralement des ossements calcinés, quelques tessons de poteries et des objets prélevés sur le bûcher funéraire. Ensuite l’espace intérieur du coffre est comblé avec des pierres et enseveli sous un tumulus. On parle aussi de « ciste ». En principe, destinées à ne servir qu’une fois, les tombes à coffre n’ont pas de couloir d’accès dans leur tumulus. Dans l’esprit de leurs bâtisseurs, ils sont fermés pour l’éternité.
La plupart des tertres sont de forme circulaire, de quelques mètres à vingt mètres de diamètre mais de hauteur modeste. La tombe y est généralement située en position centrale. Certaines sont protégées par un alignement de blocs, une dalle dressée ou un caisson de dallettes. Les sépultures sont le plus souvent individuelles. Des nécropoles de plusieurs dizaines de tombes se forment. Le défunt mâle est enterré avec sa grande épée, souvent brisée volontairement (raison symbolique ?), son rasoir de bronze et des vases de céramique qui contenaient peut-être des breuvages et des viandes.
Il existe également des tumuli sans coffres. Ils ont été bâtis à partir d’un rocher mis à nu au centre duquel a été déposé un magma de terre noirâtre, tandis qu’étaient dispersés, à mesure qu’on édifiait le tumulus de pierres, quelques ossements incinérés et des tessons de poterie, qui sont ainsi répartis dans la structure même du tumulus. Leurs parements périphériques, arrondis, sont beaucoup plus soignés (belles lauzes posées à plat) que le reste de la construction.
Le rituel de crémation était une règle presque absolue dans les Cévennes schisteuses, mais existait également de manière sporadique sur les causses : le défunt est brûlé sur un bûcher élevé ailleurs (et qu’on ne retrouve pas) puis on dépose dans le tumulus, de manière symbolique, quelques ossements, quelques tessons de poterie (jamais de vases entiers), et de rares objets de parure en partie brûlés aussi, ou fondus. La plupart des matériaux retrouvés ont été datés de l’Age du Fer (7ème ou 6ème siècles) mais seules des datations au Carbone 14 sur les os incinérés permettraient de dire si certaines ont été édifiées plus anciennement.
Il arrive que des inhumations de l’époque des tumuli aitent été faites dans des dolmens préexistants dont la forme en table s’avère pratique pour une utilisation funéraire. Il suffit en effet, une fois le corps et les objets d’accompagnement placés sous la table, de fermer les bords avec des dalles de pierre pour obtenir une sorte de chambre funéraire, qu’il ne reste qu’à recouvrir de pierre et de terres pour obtenir un tumulus. On appelle cette pratique le « parasitisme funéraire ». Sur la can, c’est peut-être le cas du tumulus du col de vache.
(D’après avh, p. 56)
Sur la can et aux alentours
A partir de 800 avant J.C. les tombes à coffre sous tumulus deviennent très fréquent, devenant ainsi en quelque sorte les monuments caractéristiques de l’Age du Fer. Les tumuli se répandent à la fois sur les crêtes des Cévennes et sur la Can.
Plusieurs lieux de culte sont intensément fréquentés, près de lacs, de fontaines ou de sources, ou dans des grottes sanctuaires. Des monnaies, des fibules, de petits vases gaulois, campaniens ou ibériques y jonchent le sol ou les vasques d’eau des rivières souterraines (Tres Berbaous à Meyrueis, Le Pesquio à Florac, la grotte sanctuaire de sargel…).