A partir du col de Tartabisac, montez au plo du toupi. Tenez-vous à peu près au milieu de la prairie, et visez la pente qui monte tout droit au dessus de vous, approximativement vers le sud. Au pied de la première barre rocheuse, à environ 70 mètres de dénivelé au dessus de vous, vous apercevrez un pin, et juste à droite, une entrée sombre. Vous découvrirez là-haut une galerie, mesurant 2 mètres de large sur 2 mètres de haut environ, profonde d’environ 8 mètres.
Examinons les lieux d’un peu plus près.
A deux mètres de l’entrée, la galerie recoupe une mince veine de fer, perpendiculaire à la galerie. Deux petits renfoncements creusés dans les parois indiquent sans ambiguïté que ce filon a été suivi par les prospecteurs. On le retrouve à l’extérieur, il émerge de la roche quelques mètres à droite de la galerie, sans présenter de traces d’exploitation, ce qui est intriguant. Pourquoi les mineurs ne l’ont-ils pas attaqué à cet endroit accessible, au lieu de creuser la galerie ? Mystère !
Passé le filon, la galerie se prolonge de quelques mètres vers l’avant, mais ne semble plus croiser de veine métallique, et finit par s’arrêter sur un mur vertical compact.
Au cours de mes recherches sur cette mine, j’ai croisé deux récits différents sur son histoire. Didier Pratlong, du Crouzet, se rappelle que dans les années 1960 l’entreprise Ruas l’a creusée pour chercher du fer. Voilà son souvenirs de jeune de l’époque : « Dans un premier temps, les gars de l’entreprise ont creusé une sorte de tranchée, à peu près sur la crête qui monte du col, pour chercher le meilleur endroit sans doute. On la voit encore aujourd’hui. Et puis ils se sont décidé, ils ont attaqué la montagne là où vous savez. Avec de petits moyens. Ils travaillaient à la pelle et à la pioche, tout simplement. Ils se moquaient de moi en me faisant croire qu’ils cherchaient de l’or …« . Quant à Claude Faïsse, du Pompidou, propriétaire du terrain, il raconte que sa famille connaît cette cavité depuis la fin du XIXème siècle au moins, sans avoir d’informations sur son origine. Cela semble en contradiction avec l’hypothèse de la galerie de prospection des années 60.
Aujourd’hui, la galerie sert de bergerie aux moutons des environs, vu les crottes et les quelques ossements qui parsèment le sol. Une murette a été édifiée à l’entrée, sans doute pour améliorer la protection contre le vent ou le froid…
A noter qu’il existe plusieurs autres galeries de prospection de fer dans les environs immédiats.