L’histoire de Barre-des-Cévennes a été étudiée et décrite en détail par plusieurs historiens, aussi je ne tenterai pas d’apporter une vision qui ait une quelque prétention que ce soit. Je me contente d’aligner de rares éléments et informations plutôt dispersées sur lesquels mes recherches et lectures sur la can m’ont fait tomber par hasard. Si un jour j’ai le courage, peut-être ?
Vers 2000 ou 1800 avant JC : le Castelas accueille probablement les premiers émigrés originaires des garrigues du Bas-Languedoc. Ces premiers « barrois » ont adossé leurs modestes cabanes à la barre rocheuse qui les protégeait de la bise.
A l’époque gallo-romaine l’homme est bien installé dans les environs (traces trouvées à Saint-Pierre de Noalhac, actuel Pesquié).
Le nom de « Barre » apparaît pour la première fois au moyen-âge. En 1042, un document cite le nom du seigneur de Barre : Frédol de Barre.
1052 : l’existence du « castrum », fortin qui s’élevait à l’extrémité orientale du Castelas, est avérée pour la première fois par un texte. Aujourd’hui il n’en reste aucune trace : au XVIème siècle déjà il n’était plus que ruine. A cette époque, Barre dépendait de la maison d’Anduze
1265 : à cette date l’ancien castrum est abandonné au profit du « château neuf » qui s’élevait au milieu du bourg. A cette époque, Barre fait partie de la baronnie de Florac qui dépend elle encore de la maison d’Anduze. Il semble que Barre ait été entourée de remparts à cette époque, bien qu’on n’en trouve aucune trace dans le paysage actuel. Peut-être ne s’agissait-il que de deux portes fortifiées aux deux extrémités, la compacité des maisons groupées entre les deux suffisant à assurer la défense sur le reste du tour.
1329. La communauté urbaine de Barre des Cévennes s’organise en un « consulat », pour s’affranchir en partie du pouvoir de la noblesse.
Vers 1350. L’église de Barre, initialement située au Pesquié et dédiée à Saint Pierre de Noalhac, est abandonnée au profit d’un nouveau bâtiment situé au cœur du bourg.
Vers 1420, Barre est divisée en deux parts inégales : les de Taulignan en possédaient les deux tiers, la famille de Gabriac un tiers.
Vers 1550, la seigneurie échoit à Tristan de Thézan. Cette famille et la famille de Gabriac s’affrontèrent violemment en 1601 et 1602.
En 1604, l’église de Barre n’est pas encore au centre du bourg mais à Saint Pierre de Noalhac (actuel Pesquié). Contradiction avec 1350 ???
De 1685 à 1761 environ, Barre a été, à cause de son importance stratégique, une ville de garnison.
A partir de cette date, Barre, malgré sa petite taille, est considérée comme une agglomération importante économiquement et politiquement, sans doute plus que Florac.
En 1788, le seigneur de barre (famille Le Picard de Selletot) est également seigneur de Saint Laurent de Trèves, Cassagnas, Saint Martin de Campselade (actuel Bassurels), le Bousquet-la-Barthe, Molezon, ainsi que de nombreux autres lieux-dits dont Tardonenche… Autant dire qu’il « règne » sur une part non négligeable de la can de l’Hospitalet. Après 1777, il possède également un droit de péage au Rey. (cav p.17).
XVIIIè siècle : l’apogée
A cette époque, Barre des Cévennes, pourtant bien plus modeste en terme de nombre d’habitants, surclasse Florac en terme d’importance économique et politique. Pour des raisons stratégiques elle abrite le subdélégué de l’intendant du Languedoc. Elle est désignée capitale administrative des hautes Cévennes.
Lucien Roume raconte que dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale il a encore vu des pans de murs en pierre sèche autour des rochers qui surplombent le replat de l’ancien fortin, et que quelques décennies avant son grand père aurait vu des restes de tours en bois…