La can de l’Hospitalet est située sur la ligne de partage européenne des eaux, c’est à dire que l’eau qui descend son flanc ouest pars vers l’Atlantique (via le Tarnon, le Tarn et la Garonne), celle qui descend son flanc est part vers la Méditerranée (via les gardons).
La ligne de partage des eaux est un cheminement interminable qui relie entre eux des massifs au travers de toute l’Europe. Cette situation particulière, qui nous relie de manière virtuelle à des territoires très éloignés, n’a pas fini de me faire fantasmer (voir par exemple « Entre deux mers« ).
Localiser précisément le tracé de la ligne de partage des eaux sur une crête acérée des Pyrénées est facile. Il n’en va pas de même sur ce plateau débonnaire qu’est la can de l’Hospitalet. La ligne se dilue sur les vastes zones horizontales des prairies de Montgros ou de la can de Ferrière, et je me demande souvent en portant mes pas dans ces endroits : « Alors, Atlantique ou Méditerranée ? », à tel point que l’on pourrait parler de « tâche de partage des eaux ». Mais ne crachons pas dans la soupe : le concept de de partage des eaux est tellement malmené sur la can de l’Hospitalet qu’il a donné lieu à quelques phénomène hydrogéologique particulièrement intéressant :
- La diffluence Montgros – Baumale – Tartabisac : les eaux souterraines de l’aven de Montgros partent vers les deux versants
- La capture du ruisseau de Solpérière : ou comment une rivière qui coulait d’un côté a finalement choisi de partir de l’autre