A quelques centaines de mètres au nord du hameau de l’Hospitalet, les bois de hêtre s’espacent soudain et laissent apparaitre une magnifique vue sur la haute vallée française. Depuis plusieurs années j’avais repéré, au creux d’un petit col, un clapas aux formes étonnantes. Monté à partir d’une base carrée d’environ 3 m de côté, il élevait quatre arêtes, comme la base d’une pyramide, puis à mi-hauteur les arêtes s’émoussaient pour se fondre dans un arrondi approximatif à environ 2 m 50 de hauteur. Bizarre, bizarre…
Les clapas ordinaires ont généralement des formes informes, si je peux me permettrel’expression. Les paysans, pressés d’épierrer leurs champs avant de courrir vers une autre tâche aussi importante, prennent rarement le temps de faire du land-art. Et puis, l’hypothèse du clapas ne tient pas sur ce petit col au sol complètement pelé. Mais alors, quoi ? Un tumulus ? Trop haut, trop court… et puis surtout, comment expliquer dans ce cas qu’il ne soit cité dans aucune littérature archéologique, alors qu’il est parfaitement visible depuis la route pour qui veut bien prendre un peu le temps de regarder. Et les archéologues, professionnels ou amateurs, sont justement des gens qui veulent prendre le temps de regarder. Alors ?
Régulièrement, à l’occasion de balades m’amenant dans les parages, je revenais tourner et retourner autour de cet objet incongru, reniflant là quelque chose de pas banal, sans avoir pourtant la moindre piste d’explication. Qui m’est finalement arrivée par plusieurs voies distinctes. Dans les années 80, il y avait eu là un assemblement de plusieurs groupes de catéchisme protestant des Cévennes du sud. Dans l’année, ils avaient travaillé sur l’Égypte, et il leur avait pris l’idée de monter une pyramide. A plusieurs centaines de mains l’ouvrage était monté rapidement, mais pourtant en fin de journée le temps avait manqué, et il avait fallu arrondir les angles de l’objet pour terminer dans les temps…
Les mystères de la can l’Hospitalet sont parfois pénétrables.