Quelque part sur le flanc ouest de la can de l’Hospitalet… Un replat du calcaire, peu au dessus de la limite avec le schiste sous-jacent. Une exposition sud.
La roche se transforme en un grès grossier, facile à travailler. Des blocs massifs sont disséminés aux abords du chemin. Imperceptiblement, ils deviennent… plus tout à fait naturels. Sous l’épaisse couche de mousse, des traces, des raclures, des dépressions… Érosion naturelle ? Sans doute.
Une courte falaise… d’autres signes. Une sorte de longue cannelure. Elle semble si… humaine.
Et puis, un peu plus loin, trois trous. De même taille. Régulièrement espacés. Pas possible d’imaginer une origine naturelle à ça. Pas de doute, on est ici « quelque part ».
Quelques mètres plus loin, les derniers doutes s’évanouissent. Une clairière ensoleillée… Une roche semi sphérique, à moitié enfouie dans le sol. Taillée en creux. Un bassin. Quelque chose que je n’ai jamais vu…
Le site rayonne de quelque chose de vaguement mystique. Des images de cérémonies, des chants… Un rayon vient affleurer la margelle du bassin. Poser les mains sur le rebord, se pencher au dessus de l’eau croupie, pleine de débris végétaux en décomposition.
Un reflet trouble, un visage.
Retour à la raison. Dans un rayon de quelques dizaines de mètres, partout des rochers marqués par l’espèce humaine. Des mots plus scientifiques viennent : cupules, gouttières, encoches pour accueillir des poutres, traces de murs cyclopéens, même. Il y a eu là, en un temps reculé (haut moyen-âge ? encore avant ?) un lieu de vie, de travail, de culte ? Des abris adossés à la roche, des ateliers ?
Ce lieu me fait penser à celui qui, de l’autre côté de la can, regarde le Mont Aigoual. Mêmes types de traces, même type de site (à la différence que là-bas, au Barret, les arbres n’ont pas encore repris le dessus). Peut-être mêmes époques ? Y a t-il eu deux villages contemporains, qui par delà la can se sont connus ? Combattus ? Entraidés ?
Le silence continue pour le moment à planer sur ces questions.