A quelques dizaines de mètres au nord-est du point coté 1102, sur le plateau de Peyre-agude, se trouve un curieux signe dans l’herbe : une sorte de flèche d’une dizaine de mètres de long est matérialisée avec des rochers. Les deux « ailerons » et la « tige » ont à peu près la même longueur (6 mètres environs), et la direction générale de l’ensemble pointe le nord-ouest.
Cela pourrait n’être un jeu de gamins si la végétation n’enserrait assez profondément les rochers, prouvant que la chose, si elle ne date pas du Déluge, n’est tout de même pas toute récente. Ma première réaction a bien évidemment été d’interpréter cette flèche comme un repère. Ça, on peut dire que mon imagination a fonctionné. J’ai imaginé un signe placé là en 1944 par les maquisards pour signaler une direction de parachutage (un terrain de parachutage clandestin nommé Balzac a existé pas très loin au nord). J’ai rêvé à un signe indiquant un lieu de culte protohistorique. J’ai fantasmé sur une signalisation extra-terrestre… Pour vérifier toutes ces hypothèses de haut vol, j’ai suivi la direction pointée par la flèche et je suis parti au travers des prairies sèches. Après quelques dizaines, puis centaines de mètres, j’ai dû me rendre à l’évidence : la flèche ne pointait rien, du moins rien de proche, dans cette direction…
Changeant mon fusil d’épaule, j’ai pris la direction opposée (si ça se trouve, ce sont des petits malins qui ont voulu brouiller les pistes en procédant à l’envers, on ne me la fait pas à moi !) et au bout de quelques mètres je suis parvenu à une petite falaise qui surplombe les carrières de l’est de Peyre-Agude. Au pied de cette falaise, dans le prolongement de la queue de la flèche, j’ai trouvé une faille dans le rocher, assez grande pour servir d’abri. Rien de plus, rien de moins.
Je n’ai à ce jour aucune hypothèse sur cet endroit, et quelques discussions avec les agriculteurs des environs ne m’ont rien appris de plus : certains ne connaissent pas ce signe, d’autres l’ont remarqué mais ne connaissent pas son histoire. Plus intéressant : d’autres encore ont souvenir de l’existence de cette flèche aussi loin que remonte la mémoire familiale (3 générations), sans en expliquer l’origine.
Mystère mystère…