Éléments d’histoire du Castelas de Saint Laurent de Trèves

Le castelas de Saint Laurent est ce vaste éperon rocheux, plat sur son sommet, au sud et à l’est duquel sont disposées une partie des maisons du village actuel. Il domine l’ensemble de la vallée du Tarnon, et est situé sur un itinéraire de tous temps très utilisé pour le transit entre l’Auvergne et le Languedoc.

Tous ceux qui y font ne serait-ce qu’un petit tour pourront constater que c’est un site « fort » : ce belvédère magnifique, plat comme un terrain de foot au milieu de la mer démontée des Cévennes, permet de surveiller toute la vallée, ou bien de rêver à sa guise en contemplant le mont Aigoual. Alors, comme tous les sites forts, l’endroit a été occupé à diverses époques… et pas seulement par homo sapiens !

Le castelas de Saint Laurent de Trèves émerge de la mer de nuage matinale, sur fonds de causse Méjean.

Il y a eu bien sûr les dinosaures, puis après une petite accalmie d’à peine 60 millions d’années des hommes sont venus s’y installer, au plus tard à l’âge du bronze puisqu’on y a trouvé des tessons datant de cette époque, mais peut-être plus anciennement, dès le néolithique final.

Un peu plus tard, la présence humaine se prolonge à l’âge du fer. Des auteurs évoquent l’existence d’un oppidum gaulois à partir du IIIème siècle avant JC (lcgt, p. 89). Ce n’est qu’une supposition qu’aucun travail de terrain sérieux n’est venu étayer, car le site ayant par la suite été entièrement nettoyé pour la mise en place du château, il ne reste aucune construction de cette époque. Néanmoins, l’hypothèse est réaliste : la configuration du site, en grande partie protégé par de petites falaises, pourrait s’y prêter. La localisation très stratégique aussi. D’autres auteurs avancent même que le site aurait pu à l’époque s’appeler Trévidunum (« Place forte des trois vallées »), qui aurait donné Trévidon, puis plus tard le Trèves de Saint-Laurent-de-Trèves. Là encore, les sources écrites font défaut.

Encore un peu plus tard, de manière certaine il y eut ici un établissement gallo-romain qui comportait entre autre un fanum (temple rural gallo-romain), puisqu’il a été retrouvé tout près du site (dans une ancienne citerne du village en contrebas) un petit autel votif, et qu’un cimetière datant de cette période a été exhumé lors de travaux d’élargissement de la route au XIXème siècle.

L’histoire continue au moyen-âge avec la construction d’un château médiéval. Après une première destruction du château en 1633, les pierres sont peu à peu récupérées par les habitants du village pour construire les maisons, et le plateau revient progressivement au silence.

Aujourd’hui, le castelas accueille un site touristique lié aux traces de dinosaures.

Croyez-moi, c’est un lieu qui recèle plein de surprises. J’ai eu la chance d’en découvrir certaines, comme ce drôle de palet blanc, qui, renseignements pris, a une histoire, et prouve que le castelas continue à être cher dans le cœur de celles et ceux qui ont quitté la région après avoir vécu ici…

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