La grotte de Tartabisac 1 est située au dessus du col de Tartabisac, très légèrement à gauche lorsque l’on regarde le versant. L’entrée s’ouvre sous forme d’un petit porche au pied de la barre rocheuse inférieure. Elle est portée sur la carte IGN au 25.000 ème. Il s’agit de l’exsurgence d’une rivière souterraine dont les eaux proviennent en partie de l’Aven de Montgros. Elle est localement appelée la « source bleue » par les habitants des environs, en raison des oxydations des marnes du début du jurassique. L’eau est captée pour alimenter en eau la vallée qu’elle surplombe, pour cette raison la pénétration dans le réseau doit se faire de manière respectueuse, et pourrait un jour être réglementée.
Avec ses 3500 mètres de galeries topographiées, Tartabisac 1 est actuellement la grotte à plus grand développement horizontal connue de la can de l’Hospitalet.
Son exploration a commencé dès 1959 par le spéléo-club nîmois qui a dû déblayer le porche en empilant les pierres sous forme de murettes latérales sur le long de la galerie. Après 2 années de travaux le niveau de l’eau a baissé de 50 cm dans le siphon, ce qui n’a pas suffi à ouvrir le passage. En 1961, à l’occasion d’un pompage, le siphon est franchi pour la première fois. Quelques centaines de mètres sont franchis, un second siphon est désamorcé. En 1963 un troisième siphon est désamorcé. L’exploration ralentit, est abandonnée et reprise plusieurs fois jusqu’en 1972 ou la quasi totalité de ce qui est connu actuellement est exploré.
A ma connaissance, aucune campagne sérieuse n’y a plus été menée depuis cette époque, ce qui est dommage car avec le changement climatique, les rivières souterraines de la can sont chaque année un peu plus basses, ce qui permettrait probablement de nouvelles découvertes. Depuis le milieu des années 2000, le siphon d’entrée de Tartabisac 1 se désamorce naturellement dans les périodes sèches et laisse place à un tuyau rectiligne d’une dizaine de mètres de long et de 80 cm de haut qui permet de pénétrer à pieds (presque) secs dans la rivière. Quelques dizaines de mètres de galeries mènent jusqu’au second siphon, qui lui reste fermé aux non plongeurs pour le moment.
En 2005, j’ai fait à Tartabisac 1 une rencontre étonnante avec un castor spéléologue.