Entre la ferme des crottes et la ferme de la Bastide s’étend une vaste prairie d’un vert intense, couleur rare sur la can qui est plus souvent d’un vert gris caractéristique des prairies sèches. C’est la « plaine des crottes » (appellation personnelle et non contrôlée). C’est un endroit magnifique en toutes saisons, quand elle est couverte de neige, quand elle est noyée sous l’eau des épisodes cévenols, quand elle resplendit de verdure à la fin du pritemps…
Cette étendue peut sembler uniforme à celui qui passe devant l’esprit ailleurs. Une observation attentive permet pourtant de constater qu’elle est parcourue de chenaux peu profonds, sortes de lits de rivières à sec qui serpentent au gré des faibles ondulations du terrain. On les appelle des canaules. Lors des grosses pluies d’automne et de printemps, les eaux s’y concentrent en ruisseaux qui acheminent l’eau vers une grosse doline située non loin de la route, dans laquelle elles disparaissent purement et simplement : le ponor des Crottes. Lorsque les pluies ont pris fin et que l’eau a regagné les profondeurs, des flaques perdurent ça et là pendant quelques jours.
La plaine des Crottes est pour moi une sorte de centre de gravité de la can de l’Hospitalet. Attractive en tant que telle, elle est également entourée de tout un tas d’endroits pleins de charme ou d’intérêt : la lavogne des Crottes, la colline 1050 avec son petit menhir penché, mais aussi tous ces signes d’occupation humaine ancienne, comme le cap barré du Causset, les grottes et le dolmen de Puech Vendut… S’il faut retenir un seul endroit ou garer sa voiture pour découvrir la can de l’Hospitalet, ce serait peut-être bien ici…