La can, vide d’hommes, n’a pas connu d’événements particuliers durant des années sombres de la première guerre mondiale. Par contre, les communes de la périphérie ont vécu la même chose que tant d’autres en France rurale.
La Lozère, à de rares exceptions près, n’est pas un département militariste. En 1913, les lozériens doivent pourtant 3 années de service à la nation. Lorsque l’appel arrive, le faible nombre de soldats fait qu’en 1914 ils sont presque tous regroupés dans leurs régiments du 16ème corps, en particulier au 142ème régiment d’infanterie de Mende.
Ils partent vers la Lorraine et subissent de lourdes pertes, fauchant des villages entiers. En 1915, pour combler les vides et brasser les effectifs les soldats lozériens sont réaffectés, dispersés dans un grand nombre d’unités. Ils combattront sur tous les fronts. Entre 20 et 30% ne reviendront pas, tués en Champagne et Argonne, sur le front de l’est, à Ypres, à Verdun…
Pendant ce temps, la vie se réorganise en Cévennes. Les femmes et les vieux reprennent les affaires agricoles. Les soldats reviennent de loin en loin pour des permissions mais la vie s’est réorganisée sans eux. Des réfugiés sont arrivés, et parfois les soldats ont l’impression que le pays tourne sans eux.
Puis la guerre se termine, ceux qui ont survécu reviennent, et la vie reprend, tant bien que mal.
(trg, p. 1537)