Peu avant l’époque gallo-romaine, des tribus gauloises sont installées partout sur le territoire des Cévennes et autour. Au nord de l’actuelle Lozère il y avait les Gabales, dans la plaine, autour de l’actuelle Nïmes, les Volques arécomiques (les volques sont des celtes arrivés de Belgique qui se sont répartis sur plusieurs territoires du sud de la France). Malgré leur éloignement, les Volques, comme les Gabales, faisaient partie de la confédération Arverne, et avaient des rapports continuels. L’itinéraire qui leur servait à communiquer était la « route des Gabales », qui allait de Nîmes à Anderitum (capitale des Gabales, aujourd’hui Javols). Son parcours était le suivant :
Un premier tronçon de plaine : Nîmes – Lédignan – Anduze – Saint Jean du Gard.
A partir de Saint Jean du Gard, elle se confondait presque avec la draille et suivant quasiment l’itinéraire de l’actuelle corniche des Cévennes : montée par Pied de Côte et l’Affenadou, puis cheminement de crête jusqu’au Pompidou, traversée de la can de l’Hospitalet, jusqu’au col du Rey, redescente sur Carlèques, vallée du Tarnon jusqu’à Florac. Sur le segment Saint Jean – Le Pompidou, elle a probablement repris un chemin de crête encore plus ancien, dont il reste des traces ça et là sur la corniche, qui après avoir marqué la frontière entre les Volques et les Gabales, marque toujours la limite entre le Gard et la Lozère. Cette voie préromaine surplombe d’une cinquantaine de mètres l’actuelle route de la corniche avec laquelle elle se confond parfois, comme au Lac et à Malataverne.
Le dernier tronçon menait de Florac à Javols en passant par Lanuéjols, Rieutord de Randon et Serverette (cta, p 163).
Cet itinéraire a existé dès le IIIème siècle avant JC, ce qui constitue une sorte d’exploit technique quand on connaît l’aspect escarpé et rocheux de certains tronçons de l’actuelle corniche des Cévennes, particulièrement entre le col Saint Pierre et le Pompidou !
Il est par contre difficile à comprendre qu’après le départ des romains, cet itinéraire qui avait couté tant d’efforts soit progressivement tombé en désuétude. Il faudra attendre le moyen-âge pour que la circulation reprenne (probablement après des réaménagements).