L’âge du fer recouvre la période qui s’étend de -800 à -150 environ durant laquelle la technologie du fer arrive en occident, s’affine, se développe et s’étend géographiquement. Le fer a des qualités techniques très supérieures au bronze, et il le supplante rapidement dans l’utilisation humaine.
Le commerce commence à prendre une échelle internationale : on peut trouver des poteries grecques un peu partout dans la région. C’est à cette période que les celtes arrivent de l’Europe centrale et s’installent en Europe occidentale, donnant naissances à ce que les cours d’histoire de notre jeunesse nous ont appris à appeler les « tribus gauloises ».
L’âge du fer est subdivisé en deux grandes périodes :
- Le halstattien, du nom d’une ville aujourd’hui située en Autriche (-800 à -475)
- La tène, du nom d’un site suisse (-475 à -121, conquête romaine)
A cette époque sur la can de l’Hospitalet et alentour
Les tribus gauloises installées sur le territoire du Gévaudan sont des Gabales. Rapidement, les relations commerciales locales ou régionales s’ouvrent largement au trafic d’importation ou de transit. Des contacts timides puis plus affirmés se nouent avec les civilisations côtières puis, au travers d’elles, avec les civilisations hellènes, puniques ou étrusques. Le cuivre des Cévennes est très sollicité par les bronziers Languedociens. La route des Gabales commence à fonctionner à cette époque pour relier les Nîmes (chef lieu des Volques) à Anderitum (chef lieu des Gabales).
Le fer est très présent dans les sols de la can, essentiellement sous forme de nodules de limonite, mais aussi sous forme de dépôts ferrugineux de surface. L’industrie du fer s’est donc développée très tôt sur le plateau. De nombreux fours, destinés à fondre les nodules pour en extraire le fer pur, ont laissé des traces, comme au pied du Serre de Montgros, sous la forme de scories (mélange de calcaires brûlés et de coulures de fer).
A partir de cette époque, les hommes commencent à fabriquer des abris extérieurs en bois, ce qui leur permet de s’affranchir des abris sous roches et grottes, et ainsi de vivre dans une plus grande diversité de sites. C’est finalement à partir de -500 environ que la construction en « dur » (pierres, briques) arrive à proximité de la can de l’Hospitalet. Cette technologie, qui consiste à monter deux « parements » bien verticaux grâce à des pierres de formes relativement angulaires, et de remplir l’intervalle entre les deux de pierres de moindre qualité, a mis plusieurs siècles à remonter des plaines du Languedoc, ce qui explique la pauvreté en habitats de plein air découverts sur la can, car les habitats en bois ont totalement disparu.
Les habitats de cette époque restent généralement localisés sur des points élevés, souvent regroupés entre une muraille artificielle et des falaises naturelles. On appelle Cap Barré ce genre d’aménagement, le seul exemple connu sur la can est le cap barré du Causset. Mais deux sites au moins semblent avoir été habités à la même époque en pied de falaise : le Barret, en versant sud de la can noire, et un autre site sur le flanc ouest de la can de l’Hospitalet.
L’espace est utilisé rationnellement : chaque habitat dispose d’une surface de cuisson, des bâtiments spécialisés sont construits…
La sépulture individuelle sous tumulus se généralise, comme au col de Vache ou sur la bordure occidentale de la can noire.
(pel, p. 6)