Au sud de la magnifique prairie des Crottes, côté est, de grosses pierres dépassent par endroit de l’herbe épaisse. A y bien regarder, ces pierres sont organisées en alignements très nets qui courent sur des dizaines de mètres. Des bombements de la surface du sol viennent les prolonger vers l’est… il n’en fallait pas plus pour me faire fantasmer sur une éventuelle construction qui aurait été implantée en ces lieux à une époque reculée, le moyen-âge par exemple, mais peut-être encore avant… Il faut rappeler qu’à quelques centaines de mètres de là, le cap barré du Causset, fortification datant de l’âge du fer, étale ses murailles au grand jour… alors pourquoi pas aussi ici ?
Pendant quelques années, je me contentais de passer et repasser en rêvant sur ces épines dorsales minérales, sans plus approfondir le sujet car lorsque l’on se pose des questions, on risque toujours de trouver les réponses, et elles ne sont pas toujours celles que l’on souhaite entendre.
Mais un jour, la popularisation progressives des moyens de la technologie moderne m’ont finalement apporté la réponse à ma non-question, sous la forme d’une photo aérienne de bonne qualité. Comme vous pourrez le vérifier par vous même, on y distingue nettement, sur le flanc sud de la colline située juste à l’ouest du site, tout un réseau de veines rocheuses décapées par l’érosion, qui dessinent des arcs de cercle concentriques centrés sur le sommet. A proximité de la prairie, ils disparaissent tout simplement sous la terre qui est en ces endroits plus épaisse, du fait de l’accumulation dans les points les plus bas.
Mes murs antédiluviens ne sont donc que des bêtes strates de calcaire qui font du sous l’eau ! Hé bien vous voulez savoir ? Je n’ai même pas été déçu, tout content d’avoir compris ça. Et puis, il y a quelque chose qui me fascine dans cette idée qu’une structure peut comme ça émerger puis disparaitre… quels trésors, quels mouvements tectoniques secrets recèle encore le sous-sol de cette can ?