Paléolithique signifie « Age ancien de la pierre ». Cette période s’est étalée de -3 millions d’années jusqu’à – 10.000 ans. Elle débute avec l’apparition du genre « homo » en Afrique, et se termine avec le mésolithique, lorsque l’homme va cesser d’être un simple chasseur-cueilleur pour se sédentariser, inventer l’élevage et l’agriculture. Cette période est extrêmement longue car les premiers progrès de l’homme ont été très lents.
Les hommes
Les espèces se succèdent par dizaines au sein du genre homo. Des principales (homo habilis, ergaster, erectus, neandertalensis, sapiens…) seules 3 quitteront l’Afrique pour coloniser le reste de la terre :
- Homo Erectus, que l’on retrouve dans toute l’Europe et l’Asie il y a 1 million d’années, et qui commence à disparaît progressivement à partir d’il y a 500.000 ans.
- Bien plus tard, homo neandertalensis, le célèbre homme de néandertal, présent en Europe il y a 200.000 ans et jusqu’à 35.000 ans. Sa disparition reste mal comprise.
- Enfin, homo sapiens, nous-mêmes, qui occupe toute l’Europe il y a 60.000 ans.
Malgré toutes ces espèces, l’homme reste très rare, et réparti de manière discontinue à la surface de la terre. Sur le territoire de l’actuelle France, le sud-ouest semble avoir constitué une sorte d’exception, avec une densité un peu plus importante de présence.
Le paléolithique est souvent découpé en trois époques : le paléolithique ancien (3 millions d’années à 200.000), le paléolithique moyen (200.000 à 35.000 ans) et le paléolithique récent ou supérieur (35.000 ans à 10.000 ans). Ce découpage pourrait presque être superposé aux périodes de présence des trois espèces d’hommes hors d’Afrique.
Sur la can et dans les environs
Homo Erectus n’a pas fréquenté la can ni les environs. On n’en trouve aucune trace dans les Cévennes schisteuses, les grands causses, le Mont Lozère ou l’Aigual. Il est tout de même présent plus loin en Languedoc-Roussillon : le célèbre « homme de Tautavel », trouvé dans le village du même nom des Pyrénées orientales, en était peut-être un. Le plus proche Erectus détecté pourrait être celui qui a laissé un biface acheuléen à Saint Roman de Codière (gpp, p. 14).
L’homme de Néandertal pourrait avoir posé le pied sur la can car il a été présent de manière sporadique aux alentours dès le paléolithique moyen : des traces attestent le passage de chasseurs néanderthaliens (aucun habitat permanent n’a été trouvé à ce jour) sur les grands causses (à partir de -200.000) ou dans les Cévennes (vers -50.000, abri de chasseurs du Chassezac). Puis, au paléolithique supérieur (à partir de -35.000 ans), plus aucune trace humaine n’est décelée dans les environs de la can pendant plusieurs milliers d’années. Le début de cette période correspond à la disparition constatée (et encore assez énigmatique) de l’ homme de Néandertal de la surface de la terre. Cela signifie-t-il pour autant qu’aucun autre type d’homme n’a réellement plus fréquenté la région durant tous ces millénaires, ou plus probablement que l’on n’a pas à ce jour détecté de traces ?
On détecte la présence d’Homo sapiens dans la région au paléolithique supérieur (vers -20.000) dans les basses Cévennes (environ de Ganges et Saint Hippolyte du fort). Selon des données récentes (2009) qui restent encore à confirmer, des hommes se sont au moins temporairement installés dans la vallée du Tarnon à l’époque Magdalénienne, vers -17000 ans.
Sapiens et néandertaliens n’ont donc probablement pas coexisté dans la région, comme en beaucoup de parties de l’Europe.
Il faudra attendre les environs de -6000 pour détecter des traces de présence plus fréquente dans les environs immédiats de la can de l’Hospitalet. C’est la période à laquelle on estime que sont arrivés les ovins dans la plaine du Languedoc. On suppose fortement que la présence de ces animaux a entraîné la mise en place de la transhumance (montée des bêtes en estive sur le massif central), donc les premiers passages humains ? A confirmer.