A la fin du XIXème siècle démarre un important mouvement de commémoration pour le protestantisme français et cévenol. De grandes assemblées réunissent des centaines, voire des milliers de personnes sur différents sites des Cévennes marqués par des événements de l’époque « héroïque » 1685 – 1705. (dlc, p. 151). Ce mouvement est au passage l’occasion d’aider à relancer une foi quelque peu déclinante à l’époque en utilisant la force évocatrice de ces moments sombres et glorieux.
La première de ces assemblées se tient à Saint Roman de Tousque, près du col de l’Exil, le 23 septembre 1885. C’est à cette occasion que les participants chantent pour la première fois « la cévenole », chanson écrite par Ruben Saillens de Saint Jean, destinée à devenir une sorte d’hymne des protestants. Suivirent bientôt les rassemblements de Saint Etienne vallée Française (1886), puis le Plan de Fontmort (14 août 1887) à l’occasion du centenaire de l’édit de Tolérance. Dans les années suivantes le principe se développe et il s’organise plusieurs assemblées chaque année, à des occasions diverses.
La première assemblée qui se déroula sur la can eut naturellement lieu à l’Hospitalet même, le 27 août 1893, en souvenir de la plus importante des assemblées du désert (du moins dans les souvenirs), celle du 23 septembre 1689. D’autres suivirent bientôt : celle du 7 août 1898, à l’occasion de tricentenaire de l’Edit de Nantes, fût paraît il une énorme réussite (1500 fidèles, 21 pasteurs), et contribua à instituer pour plus d’un siècle la tradition de l’Assemblée de l’Hospitalet, qui perdure encore aujourd’hui. (cec, n°1, 2000, p. 164).
Le 25 août 1901, une assemblée commémorative est même organisée par le pasteur Alcaix à la baume dolente, lieu lui aussi chargé d’histoire, mais bien peu pratique à atteindre pour les belles dames en robes et chapeaux. L’aventure n’aura pas de suite.