Qui suis-je, ou vais-je ? D’où vient l’homme ? Ah, on peut dire que cette question me passionne depuis que j’ai 4 ans, peut-être même avant… Je me souviens les monologues de mes vieux instits de primaire aux narines poilues qui me parlaient de « l’âge de la pierre taillée », puis de l' »âge de la pierre polie » en agitant doctement les manches de leurs blouses grises puis se retournaient vers le tableau pour y noter ces appellations… Ils étaient de bonne volonté, allez… mais apparemment ils n’y connaissaient eux même pas grand chose, et puis les connaissances d’alors étaient encore bien peu formalisées, et resservies en une sauce très XIXème siècle, délicieusement surannée… Toujours est-il que j’étais incapable de faire la différence entre 1000 ans et 1 million d’années. Les échelles de temps et d’espace se brouillaient dans mon esprit fasciné. Il ma fallu en lire, bien des livres, pour que tout ceci se clarifie peu à peu. Résumé (attention, des controverses subsistent sur un certain nombre de points décrits ci-dessous).
Il y a 60 millions d’années apparaissent les primates. Dans cet ordre il y a, grosso-modo, tout ce qui ressemble aujourd’hui de près ou de loin à un singe (des minuscules tarsiers jusqu’aux gorilles en passant par l’homme). Ce sont des créatures essentiellement arboricoles. Les primates se répandent sur toute la planète, et l’évolution continue son travail, faisant apparaître des nombreuses ramifications à ce tronc initial. Intéressons-nous à celles qui se rapprochent de nous.
Vers 15 millions d’années, apparaît en Afrique la famille des hominidés. Cette famille rassemble les primates bipèdes, c’est à dire ceux qui marchent debout, ou du moins peuvent se redresser ponctuellement. Cette faculté est très importante entre autre car elle libère les membres supérieurs qui deviennent utilisables pour des tâches complexes… mais elle se fait au détriment de l’agilité à sauter de branche en branche, on n’a rien sans rien. A l’époque actuelle, cette famille comporte ce qu’on appelle les « grands singes » (orang-outans, gorilles, chimpanzés) et l’homme. Les choses se précisent.
C’est au sein de cette famille qu’apparaissent en Afrique, vers 4 millions d’année, les australopithèques (dont fait partie la célèbre Lucy), qui se tiennent naturellement debout en permanence.
Le Genre Homo apparaît, encore une fois en Afrique, vers 2,5 millions d’années. Il regroupe les hominidés qui ont une capacité à fabriquer des outils, sachant mémoriser des suites d’actions plus ou moins compliquées pour y parvenir.
Homo habilis, qui apparaît dès 2,5 millions d’années, restera cantonné à l’Afrique.
Vers 1,5 millions d’année, Homo erectus (l’homme debout) commence à lui succéder en Afrique, et va quitter ce continent pour essaimer dans l’ensemble du vieux monde.
C’est pourtant encore d’Afrique que viendra la nouveauté puisque c’est là que s’élaborent les deux successeurs d’Homo erectus : l’homme de Néanderthal, vers 400.000 ans, et, l’homo sapiens, vers 200.000 ans. Tout n’a pas été élucidé sur le rapport entre ces deux espèces. On a longtemps cru que l’homo sapiens avait découlé du précédent, il semble aujourd’hui acquis que les deux sont issus d’une même souche, se sont développés parallèlement, et que néanderthal a disparu il y a quelques dizaines de milliers d’années au profit de sapiens, sans qu’on en connaisse précisément les raisons. Toujours est il que ces deux espèces se sont toutes deux répandues en Eurasie, avec très rarement quelques croisements prouvant qu’ils étaient interféconds.
Pendant ce temps, homo erectus disparaissait progressivement vers 100.000.
Vers 50.000 Néanderthal disparaît et laisse entièrement la planète à l’homo sapiens sapiens, qui correspond exactement à nos caractéristiques morphologiques et intellectuelles… C’est nous, quoi !
Il ne faudra ensuite à sapiens que quelques milliers d’années pour conquérir l’ensemble de la planète.
Quelques références bibliographiques qui m’ont été utiles :
- Berceaux de l’humanité, des origines à l’âge de bronze. Collectif, Editions Larousse
- L’émergence de l’homme. Joseph Reichholf, éditions Flammarion 1991.