La can de l’Hospitalet relie entre eux trois grands itinéraires naturels, orientés nord / sud, nord / sud-est, et est. Par ces itinéraires on rejoint facilement des lieux éloignés : plaine du Languedoc, basses Cévennes, Haut-Gévaudan, Auvergne. Pour cette raison, un certain nombre d’itinéraires de grande ampleur ont de tous temps traversé la can. Ils permettaient la communication entre des régions éloignées de plusieurs centaines de kilomètres, toujours pour une raison bien précise (lien entre capitales, transit économique précis…). Ils étaient en grande partie fréquentés par des voyageurs, étrangers à la région, qui ne faisaient que passer pour aller ailleurs.
Voici le détail de ces grandes directions naturelles et des itinéraires qui les empruntaient :
Vers le sud : crête du Marquairès vers l’Aigoual et les basses Cévennes
Du lieu dit Peyre-agude, promontoire rocheux à l’extrême sud de la can de l’Hospitalet, part une longue arête de schiste qui rejoint, presque sans dénivelé, et sans aucune difficulté technique, le massif de l’Aigoual en passant par le col du Marquairès, Aire de côte. De là, il est facile de rejoindre les basses Cévennes par plusieurs itinéraires. Les itinéraires qui ont utilisé cet axe sont :
- La draille de Margeride qui permettait de conduire les troupeaux d’ovins des plaines du Bas-Languedoc à la Margeride
- Le chemin de Valleraugue, piste muletière puis charretière qui menait de l’Hospitalet à Valleraugue, qui devint la route départementale n°11 avant de tomber en désuétude.
- La route de crête Aire-de-côte / La bastide
Vers le sud-est : crête de la « corniche des Cévennes » vers Anduze
De l’extrême est de la can de l’Hospitalet, près du lieu-dit Les crottes, un épaulement peu pentu permet de rejoindre en contrebas le village du Pompidou. De là part une arête de schiste longue de près de 25 kilomètres qui fait la séparation entre la vallée française et la vallée borgne. On y trouve Saint Roman de Tousque, le col de l’Exil, le col Saint Pierre, et enfin une descente permet de rejoindre Saint Jean du Gard et Anduze. Cette arête présente des dénivelés non négligeables (près de 300 mètres entre les points extrêmes), son profil parfois acéré ne facilite pas en tous points la circulation, et la montée qui permet de la rejoindre côté Saint Jean du Gard est longue et raide. Mais y circuler est tout de même beaucoup plus aisé que dans le fonds des vallées environnantes. Elle a donc de tous temps été utilisée afin de relier les plaines du Languedoc au haut Gévaudan, au travers de grands itinéraires prestigieux :
- La draille de Margeride (dans une autre branche que ci-dessus) qui permettait de conduire les troupeaux d’ovins des plaines du Bas-Languedoc à la Margeride
- La route des Gabales, qui reliait Javols à Nîmes à l’époque gallo-romaine.
- Le çhemin de croisade, d’Aubrac à Saint-Gilles sur le petit Rhône
- La Corniche des Cévennes, itinéraire touristique de Saint Laurent de Trèves à Saint Jean du Gard, mais qui s’est créé sur la base d’un grand nombre d’itinéraires antérieurs.
Vers l’est : can de Barre vers le col de Jalcreste
Du col du Rey, un vallon agréable et facile à parcourir rejoint Barre des Cévennes. De là part une longue arête très arrondie et pratique : la can de Barre. Elle permet de rejoindre le plan de Fontmort, puis en traversant le massif du même nom, le col de Jalcreste, qui donne soit accès à la descente vers Alès et la vallée du Rhône, soit aux massifs du Bougès et du Mont Lozère. Les voies qui ont utilisé cette direction naturelle sont :
- La draille de Margeride (dans une troisième branche) qui permettait de conduire les troupeaux d’ovins des plaines du Bas-Languedoc au Mont Lozère et plus loin.
- La route départementale 9 Florac – Alès, qui passe par le col du Rey, Barre des Cévennes, le plan de Fontmort, Saint Germain de Calberte…
Vers l’ouest et le nord… c’est un peu moins facile
Vers l’ouest et le nord, point de « longue arête ». Sur ces deux côtés la can n’est jointive avec aucun relief quelconque qui permettrait de passer tout droit. Pas le choix, il faut commencer par descendre. Jusqu’au Tarnon à l’ouest, jusqu’à la Mimente au nord. 400 mètres de dénivelé dans les deux cas. De là, il faut remonter sur le causse Méjean à l’ouest, ou descendre le Tarn sur une dizaine de kilomètres et remonter sur le causse de Sauveterre. Mais une fois ce double dénivelé franchi, on retrouve des immensités relativement planes qui permettent de reprendre une progression facile.
Voici quelques voies de communication de grande ampleur qui suivent ces direction :
- La draille de Margeride, toujours elle, qui continue vers le nord après avoir passé Florac.
- Le çhemin de croisade, qui menait d’Aubrac à Saint-Gilles sur le petit Rhône
A proximité…
A proximité immédiate de la can passaient d’autres itinéraires de grande circulation :
- La Témélague, ancienne route de Barre des Cévennes à Pont Ravagers
- La route de grande circulation n°20, Saint Hippolyte du fort – Barre – Le Bleymard, appelée en 1852 la départementale 20.
Dans un autre ordre d’idée, certains lieux de la can servaient aussi de relais dans les réseaux de tours à signaux.