Image d’en-tête : Sur cette carte de 1703 qui présente les voies royales des Cévennes (en jaune), la can de l’Hospitalet est totalement absente. Entre le Pompidou et le Rey, aucun relief n’est signalé, le village de Barre des Cévennes apparait mal placé… La can n’est de toute évidence pas un haut lieu du tourisme de l’époque !
Le XVIIème siècle est une période très agitée autour de la can de l’Hospitalet.
1600 – 1629 : Le protestantisme tient bon mais les seigneurs locaux sont agités. Les premières années de la période (1616-1619) sont marquées par l’union des communautés cévenoles contre le seigneurs de Gabriac, qui fait du ravage dans le pays en s’affrontant à son voisin.
D’un point de vue religieux, au début du XVIIème siècle les grands seigneurs de la région : l’évêque de Mende (comte du Gévaudan), le marquis de Portes, la duchesse d’Angoulême (baronne de Florac), l’ordre des Hospitaliers… sont tous catholiques mais… absents. Les « petits nobles » par contre vivent sur leurs terres et, eux, sont protestants. Parfois de façon virulente. (dpc, p. 41)
En 1620-1629, un nouvel épisode d’affrontements entre catholiques et protestants, et divisent le pays : des protestants sont engagés pour aller combattre les catholiques au loin, et plus localement des fronts s’installent en Gévaudan. Ce sont les guerres du duc de Rohan.
1630 – 1685 : Le protestantisme recule. Dans les années 1630, les châteaux de la can et des environs (Saint Laurent de Trèves, Terre Rouge, Barre, Florac), bastions protestants, tombent un a un. La can redevient petit à petit un simple lieu de passage. En 1663, il est décidé que le droit d’exercice public du protestantisme sera supprimé, et les temples démolis, dans 23 localités du diocèse de Mende. Cette décision concerne les temples de Rousse et Saint Laurent de Trèves. Malgré ces brimades juridiques, les communautés protestantes des alentours mènent une vie à peu près normale jusqu’en 1681 ou 1682 (hvc, p.109).
1685 – 1787 : le désert. Ces 100 années sont marquées par la persécution des protestants, qui se cachent pour pratiquer leur religion ou organiser la résistance. Un summum de violence est atteint durant la guerre des camisards, en 1702 et 1703. La can de l’Hospitalet et les environs immédiats ont été des terrains fréquents de ces événements.