D’une manière générale, les montjoies sont des repères pour les voyageurs. Mais le terme peut recouvrir une grande variété d’objets très différents. Il peut s’agir de quelques pierres sommairement empilées (on parle alors aussi de cairn, que les marcheurs en montagne connaissent bien), de vastes tertres (parfois des dolmen ou des tumuli) qui, placés en des endroits bien visibles, sont repérables de loin, bien qu’ils n’aient pas été construits dans le but de guider, de grosses pierres plantées en terre…
Le terme français dérive probablement d’appellations du sud (monjoia en catalan, montjoìa en occitan…)
En 1745 les états du Gévaudan ont fait mettre en place des montjoies en plusieurs sites des Cévennes connus pour être dangereux en cas de tourmente. C’était le cas de la can de l’Hospitalet, qui était déjà traversée à l’époque par un itinéraire très couru (l’actuelle corniche des Cévennes). Elle en a donc reçu un lot. A ma connaissance, il y a aujourd’hui 4 montjoies sur la can entre le sommet de la côte du Pompidou et le col du Rey, mais peut-être certains ont-ils été enlevés depuis…
Les montjoies de la can de l’Hospitalet sont donc des vestiges récents, à ne pas confondre avec les menhirs auxquels ils ressemblent et qui sont également nombreux sur la can. Les montjoies mesurent autour de 2 mètres de haut et présentent des faces taillées, ce qui leur donne un aspect rectangulaire, alors que les menhirs sont plus petits, et constitués de pierres non tallées aux formes plus arrondies. Ceci dit, comme rien n’est simple, il existe sur la can un montjoie qui a été fabriqué sur la base d’un menhir préexistant, qui a simplement été retaillé sur l’une de ses faces pour faire un peu plus carré. C’est celui du sommet de la côte du Pompidou. Il a l’air d’une momie égyptienne vaguement penchée…