Image d’en-tête : photo aérienne du site, prise en 1947 par l’IGN à l’occasion de la première mission de photographie aérienne dans le ciel lozérien, du site de parachutage clandestin « Quincaille », sur la can de Ferrière.
Dès 1942 de nombreux petits maquis se créent en Lozère et plus particulièrement en Cévennes. Cette densité est due au terrain accidenté propice à la dissimulation, et à une culture déjà ancienne de résistance à l’oppression. Des camisards aux maquisards… l’analogie a souvent été relevée.
Ces maquis sont généralement des petits groupes, assez peu reliés entre eux et assez disparates. Je n’ai pas encore bien tout compris sur ce sujet complexe qui fait intervenir beaucoup de sigles : FTP (Francs-Tireurs et Partisans), FFI, CFL (Corps Francs de la Libération), CNR, MOI (Main d’oeuvre Immigrée, groupe du parti communiste né dans les années 20 qui a pour but l’intégration des étrangers dans la société française)… Ce que j’ai retenu, c’est que tous ces groupes ou réseaux ont des méthodes de « travail », des tendances politiques et des objectifs immédiats ou à long terme très divers… Il y a parfois des divergences de vues qui ne facilitent pas toujours la franche collaboration (si je puis me permettre ce terme).
Tous ces groupes manquent cruellement d’armes et demandent une aide logistique à la France libre. Mais aucun parachutage n’est accordé ni par Londres ni par Alger durant l’année 1943, alors que plusieurs terrains ont été homologués en Lozère. Il y a des tensions à ce sujet. Voyant que des parachutages sont effectués ailleurs et au profit d’autres organisations (par exemple à un maquis naissant de l’ORA au nord du Vigan), les FTP accusent le Conseil National de la résistance d’attentisme, et prétendent que les armes qui sont livrées le sont non pas pour préparer le jour J mais pour tirer sur les communistes une fois le jour venu… Les autres protestent… Bref, l’ambiance n’est pas très bonne.
En Lozère, malgré le grand nombre de terrains homologués, les premiers parachutages n’auront lieu qu’en 1944, surtout dans les semaines qui ont précédé et suivi le jour du débarquement, afin que les groupes locaux aident à désorganiser l’armée allemande.
Sur la can de l’Hospitalet ou à proximité immédiate, trois sites de parachutage ont été repérés puis homologués :
- Balzac, sur la can de l’Hospitalet proprement site (il ne sera jamais utilisé pour des raisons de concurrence entre les divers maquis),
- Quincaille, sur la can de Ferrière, probablement le plus utilisé (20 parachutages au moins)
- Tribunal, dans le vallon de la cure, à l’est de Quincaille, au nord de Barre des Cévennes.