Aux époques pré et proto-historiques, les Cévennes apparaissent comme un quasi no man’s land entre plusieurs zones très richement dotées en traces d’habitats humains de toutes sortes : au nord la barrière caussenarde (Méjean, Sauveterre, Can des Bondons), au sud les garrigues gardoises de la région de Sommières et de Pompignan, au sud-est les garrigues de la Cèze et des gorges des gardons. Tout se passe comme si seul le calcaire pouvait sécréter de telles traces, selon une remarque de Paul Marcellin (hdc, p. 21). La can de l’Hospitalet, calcaire sur le schiste, est à la frange de deux mondes. Les traces de vies protohistoriques n’y sont pas aussi nombreuses que sur les causses, mais bien présentes tout de même. Voyons tout ça étape par étape.
Paléolithique (-3 Ma / – 10.000 ans) | Durant cette période l’homme ne se montre pas sur la can ni dans les environs. Il faudra attendre -50.000 pour que des néandertaliens fassent quelques passages en Cévennes ou sur les causses, sans s’y arrêter durablement. Puis ils disparaissent totalement vers -35.000. Ou du moins, on ne trouve pas de traces de leur présence. |
Mésolithique (-10.000 à – 6.000 ans) | L’homme réapparaît sur les grands Causses mais pas en Cévennes schisteuses ni sur la can (ou du moins on n’en a pas encore trouvé trace). Il s’agit de l’homme moderne (homo sapiens sapiens). Il est encore chasseur-cueilleur. |
Néolithique (-6000 à – 2500 ans) | L’homme arrive sur la can. D’abord de passage, il s’y installe durablement vers -3000 en devenant agriculteur et éleveur. |
Protohistoire (-2500 à -150) | Des habitats de plein air s’organisent en villages. La métallurgie du bronze puis du fer révolutionne l’outillage et l’artisanat. |