Image d’en-tête : Le château de Terre Rouge, sur la can de l’Hospitalet, peut-être bâti par l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem
L’ordre du Temple possède seulement en Gévaudan des terres dépendant de la commanderie vivaraise de Jalès. En revanche l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, devenu par la suite ordre de Malte, y est représenté par les commanderies de Gap-Francès et de Palhers. En 1312, l’ ordre du Temple est dissous par le pape Clément V et ses biens sont donnés aux Hospitaliers. L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem se trouve renforcé, y compris en Gévaudan, jusqu’à la Révolution française, où ses possessions sont vendues comme biens nationaux.
Fondée vraisemblablement en 1166 à la suite d’une donation d’Odilon Guérin du Tournel à Assalit (quatrième grand maître de l’ordre) et rattachée au grand prieuré de Saint-Gilles, la commanderie de Gap-Francès est richement dotée sur le mont Lozère. Elle agrandit peu a peu ses domaines, dont les revenus deviennent considérables. Au XVème siècle, le commandeur a voix délibérative aux États particuliers du Gévaudan. Il réside dans le village de L’Hôpital, sur le mont Lozère, composé notamment d’une maison seigneuriale, appelée quelquefois château, et d’une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste.
Malgré l’ampleur qu’avait prise la commanderie au XVme siècle, il ne reste aucun bâtiment remarquable dans le hameau de L’Hôpital. Çà et là, sur le mont Lozère, subsistent encore quelques bornes portant la croix de Malte gravée dans le granite : elles servaient à limiter le territoire de la commanderie. Ce n’est qu’en 1191 que Richard de Grèzes donne Palhers aux Hospitaliers de Gap-Francès. Au début du XIIIème ou du XIème siècle, Palhers devient elle-rnêrne commanderie sous la dépendance du grand prieuré de Saint-Gilles, avec des biens s’étendant principalement à l’ouest du Gévaudan, notamment sur l’Aubrac, ainsi qu’en Rouergue et en Vivarais. Le commandeur siègee lui aussi aux Etats particuliers du Gévaudan.
Les revenus de Palhers étaient supérieurs à ceux de Gap-Francès. Un très beau corps de logis avec de belles baies de la fin du Moyen Age est attenant à l’église paroissiale.
L’une des raisons de l’installation des Hospitaliers en Gévaudan semble être l’importance des revenus liés à la transhumance, qu’il faut surveiller. C’est peut-être pour cette raison que les Hospitaliers auraient été à l’origine de l’existence sur la can du château de Terre-Rouge, situé sur l’une des grandes drailles de la région.