« Le causse Méjean, qui est bien le pays le plus désolé et le plus misérable du monde, sans bois, sans eaux, sans cultures, sans villages, sans habitants, sans rien de ce qui est la vie, mais avec d’immenses et mornes solitudes qui ne peuvent avoir de charme que pour ceux qui les parcourent rapidement en voiture ». Hector Malot, Sans famille, 1878
Il y va fort, Hector (pas mal, cette rime, tiens)… Même si effectivement, Le Méjean, c’est un peu la lune… Mais quelle lune ! Des milliers de km² de vide, organisé en vastes ondulations. La pierre affleure partout, sauf au fond des dolines, ces petites dépressions au fonds plat et fertile que l’agriculture s’est dépêchée de récupérer pour planter un peu de céréales.
Un jour, j’ai mis mon petit garçon sur le siège bébé de mon VTT, et je suis parti « hors piste », directement sur l’herbe rase, faire le tour du Mont Gargo. 20 km de navigation à vue dans les prairies, sans chemins mais sans obstacles. Je ne sais pas s’il existe quelque part ailleurs en France un autre endroit qui accorde cette liberté.
On adore, on déteste… difficile de reste indifférent à ces étendues désolées. Les mauvais coucheurs vous diront même que, quelle que soit la direction dans laquelle on porte le regard, le paysage est le même. Ce sont de fieffé menteurs, jugez-en par vous même sur les deux photos du causse sous la neige, prises d’un même endroit, l’une vers le sud et l’autre vers le nord.