J’a-do-re les paysages secs et érodés. Comme dans les westerns. Les « arroyos » (lits de petites rivières temporaires), les strates de roches acérées qui émergent de la terre craquelée, tout ça. Ce ne sont pas des paysages très fréquents en Cévennes, mais certains sites marneux, dans les étages plutôt inférieurs des stratigraphies calcaires, y ressemblent un peu. Le site dont je vous parle ici n’est pas bien grand, il s’étend sur 2 ou 3 hectares tout au plus, mais il vaut le déplacement car le site est grandiose… et on y trouve tout plein de fossiles (genre « escargot »), ce qui constitue un but intéressant pour faire accepter la marche à des enfants (je parle en connaissance de cause).
Une fois sur le site, il est absolument délicieux de remonter chaque lit de rivière par ses moindres méandres, en observant les figures d’érosion, en écoutant chanter les minces filets d’eau grise qui terminent d’assécher l’endroit.
On accède aux badlands d’Ispagnac par une petite demi-heure de marche à partir de la route qui relie Ispagnac à Salanson. Il faut se garer environ 500 mètres avant Espinard, et prendre un petit chemin qui monte en diagonale. Au premier lacet, laissez sur la gauche le chemin qui monte au roc de la table et continuez tout droit sur un sentier un peu plus embroussaillé mais encore bien visible. Vous apercevrez déjà les reliefs ridés des badlands au loin à droite.
A proximité des Badlands, à quelques centaines de mètres à l’est, se trouve une curiosité étonnante : le clapas-bergerie » d’Espinard. Il se dit que beaucoup de clapas ont été édifiés sur toutes sortes de choses intéressantes, comme par exemple des tumuli, ou des ruines diverses. Mais parfois, il est difficile de dire qui a recouvert quoi. C’est le cas de cet énorme clapas situé à mi distance d’Espinard et de Salanson, sur la commune d’Ispagnac. Il englobe une bergerie sur trois de ses côtés. Tout près, une magnifique cazelle a de même été montée dans un autre clapas. Le site, magnifique, vaut sans hésitation la demi-heure de marche nécessaire