C’est un pont où personne ne passe
Perspective de fers rouillés
Sous son arche la rivière invente
une cavatine éraillée.
La nuit promet son épouvante
lorsque l’on quitte le sentier
au risque de voir l’insolente mort
et sa robe sous un peuplier
Vous vous perdez dans cette impasse
C’est un pont ou personne ne passe
Michel Melchionne
2006. Pour un service rendu, on m’offre un jour un petit recueil : « Poème anthropophage », d’un certain Michel Melchionne. Connais pas. A vrai dire, c’est à peine si la poésie en général fait partie de mon univers. N’empêche, comme l’ouvrage en question traîne ici et là, il m’arrive de l’ouvrir au hasard et de grappiller quelques mots, quelques vers… Et je finis par tomber sur ce tout petit texte qui me parle immédiatement. Il me rappelle un pont que je connais bien, sur le Tarnon, un peu au dessous de chez moi. L’image du « pont où personne ne passe » est si proche de ce que je ressens en le contemplant quand je roule au large, sur la route de Vébron !
La cavatine éraillée ? Je ne sais foutre pas ce que cela peut être, mais la musique des mots fonctionne à mon oreille et c’est une raison bien suffisante pour lire et relire le texte. Grâce à cette petite découverte littéraire, le pont de Vernague est devenu pour moi un point fort de la vallée. Mystérieuse poésie. Merci Michel.
Avril 2013. La magie a fonctionné une nouvelle fois. L’auteur du poème a fini par arriver sur cette page. Il m’a envoyé un enregistrement live de la chanson qu’il a écrite à partir de son texte. Encore une découverte à partager. Vous pouvez l’écouter ci-dessous, et faire plus ample connaissance avec le poète au travers de son site.