Pour trouver les coins décrits dans ce site, j’ai une stratégie toute simple mais diablement efficace : le « hasard accompagné ». Sur un mur de la maison j’ai attaché ensemble 3 cartes IGN au 25.000ème (les « top 25 », elles marquent vraiment bien le relief). Ce sont « Gorges du Tarn », « Mont-Lozère », « Corniche des Cévennes ». Hélas, mon mur n’est pas assez vaste pour accueillir aussi « Mont-Aigoual », pourtant indispensable pour compléter la cartographie de « mes Cévennes » mais pour laquelle il me faudrait défoncer le plancher.
Sur ce mur de cartes je trace tous les endroits ou je suis déjà allé. Ce sont généralement des sentiers, parfois des pistes ou des itinéraires hors sentier. Après des années d’un tel traitement, ma carte ressemble à une sorte de toile d’araignée irrégulière. Dans certaines zones les mailles sont très resserrées, délimitant de très petites portions de territoires inexplorés. A d’autres endroits la toile se fait lâche, laissant d’immenses zones vierges de tous tracés. Lorsqu’il s’agit de programmer une balade, je me penche spécifiquement vers l’une de ces zones (selon mon inspiration du moment) et j’essaie d’imaginer un itinéraire qui me permettra de la couper en deux pour réduire d’autant la surface inexplorée.
Le maillage de ma toile s’affine ainsi progressivement, et je ne désespère pas d’arriver un jour à quadriller toutes les Cévennes hectare par hectare. C’est un beau rêve, totalement inaccessible car ce pays est si découpé, si diversifié, que le simple fait de passer une crête vous plonge dans une ambiance absolument différente. Pour s’en lasser, il faudrait aller tellement dans le détail…