Sur ce trajet de deux ou trois journées, pas de sites naturels plus remarquables qu’ailleurs autour. L’itinéraire emprunte des sentiers assez classiques, voire des pistes. Seul le passage au sommet du Mont Bougès porte le chemin a des altitudes telles qu’on émerge un moment au dessus du monde ordinaire.
L’intérêt majeur de ce parcours est ailleurs. Il réside dans le fait que c’est celui qu’ont emprunté un groupe de protestants en révolte, entre le 22 et le 24 juillet 1702. Ces trois journées et ces quelques paysans ont fait basculer pour toujours le destin de cette région en lançant la guerre des camisards, événement qui a fait connaître les Cévennes dans la France entière et bien au delà sans doute. C’est donc un itinéraire qu’il faut parcourir en s’immergeant dans l’histoire, les livres à la main. Je recommande tout particulièrement « Les premiers camisards« , d’Henri Mouysset, dans lequel j’ai puisé l’essentiel de la matière qui m’a servi à construire cet itinéraire. J’ai détaillé l’histoire de ces journées ailleurs dans ce site, je n’y reviens pas plus, vous pouvez vous reporter ici.
Attention, l’itinéraire décrit, s’il est avéré dans ses grandes lignes, laisse des doutes sur le détail de certains tronçons exactement empruntés par les camisards. A vous de choisir parmi les différentes possibilités !
Premier Jour
Barre des Cévennes – Saint Julien d’Arpaon. En cette première journée le groupe de (futurs) camisards converge vers Saint Julien d’Arpaon depuis la foire de Barre des Cévennes. Plusieurs itinéraires sont principalement possibles aujourd’hui : le sentier pédestre qui descend dans la vallée dès le départ et suit le lit du Briançon, la route, ou le détour par la cure. J’ai choisi le premier, qui passe par « Le Bosc », un des lieux possibles d’une courte réunion secrète.
Deuxième jour
A partir de Saint-Julien d’Arpaon, les choses deviennent plus confuses. Pendant les deux journées qui suivent, le groupe se sépare en trois faction principales qui partent porter la nouvelle dans les vallées cévenoles pour rameuter du monde. Certains ont dû faire plusieurs dizaines de kilomètres au pas de course. Quelle santé !
Une bonne partie se retrouvent à Cassagnas, d’autres à Vieljouves. Je vous propose de ne pas essayer de suivre toutes ces circonvolutions sinon on ne s’en sortira pas. Suivons donc simplement le trajet Saint Julien d’Arpaon – Cassagnas. Aujourd’hui, l’itinéraire le plus évident pour relier ces deux villages est la « voie verte », itinéraire de balade créé sur l’ancienne voie ferrée désaffectée. C’est agréable, ombragé, et… horizontal ! Évidemment, elle n’existait pas à l’époque.
Troisième jour
Montée aux 3 fayards et descente sur le Pont de Montvert. De retour des Cévennes, nos futurs camisards ont convergé vers le sommet du Bougès, en un lieu appelé « los 3 faus » (les 3 fayards, ou hêtres). Ils y ont tenu une assemblée pour décider de la conduite à tenir à Barre des Cévennes, puis ont repris la route vers le Pont auquel ils sont arrivés vers 21h30 le 24 juillet.
Par la suite, les camisards ont entamé un périple en Cévennes pour se cacher et continuer à mettre à mal des responsables catholiques, mais l’intérêt se dilue un peu…