En avril dernier s’est produit en Cévennes une éruption volcanique de première importance. Un tel événement n’était pas arrivé depuis environ 250.000 ans sur ce territoire essentiellement calcaire et métamorphique, d’une grande stabilité géologique. ML, l’érudit local bien connu de nos lecteurs s’est empressé d’alerter ses amis chercheurs du département d’explosologie de l’université de Montpellier, avec lesquels il a l’habitude de collaborer régulièrement. Ils ont rappliqué dare-dare et suivi l’événement avec grand intérêt, depuis les premiers signe avant coureurs jusqu’à l’assoupissement. Les photos qui suivent ont été prises au théodolite depuis la fenêtre de ML, et depuis un hélicoptère qui a surveillé l’éruption deux jours durant.
31 mars, 20h30. Une ouverture circulaire de faible dimension se forme sur le flanc ouest du mont Mars. Depuis une semaine, les sismographes de la station d’étude du Mont Lozère avaient enregistré une activité sismique croissante laissant présager un événement d’importance. Les spécialistes ont donc calculé, puis accueilli l’événement sans surprise, mais avec une grande impatience.
Les 3 villages alentours ont été évacués. Des fumerolles s’échappent durant quelques heures, puis enfin, le magma apparaît.
L’éruption est de faible intensité dans un premier temps. Les gaz brûlants s’échappent régulièrement et sans explosion de la cheminée, accompagnés de quelques scories. Sur cette photo, on voit distinctement les premiers débris tombés au sol autour de l’ouverture.
Dans les heures qui suivent, l’ouverture de la cheminée s’élargit progressivement.
Un passage à basse altitude en hélicoptère révèle un conduit de cheminée vertical et quasi rectiligne, jusque dans la chambre magmatique, que l’on aperçoit sur ce cliché à une profondeur d’environ 150 m sous la surface du sol.
La position est intenable, l’hélicoptère ne peut obtenir de meilleur cliché et doit décrocher.
Minuit. Des explosions commencent à retentir sur les Cévennes. Un panache de gaz et de laves projetés à plus de 300 mètres de haut se forme, visible à près de 30 kilomètres. Une couronne d’éjecta se structure, bien visible ici. Le cône du volcan commence sa croissance. Les Cévennes vont-elles bientôt disposer d’un nouveau point culminant ? Alertés par ML, les alpinistes de la France entière convergent sur les Cévennes et se mettent aux aguets sur les crêtes avoisinantes, impatients de savoir jusqu’à quelle altitude va monter ce sommet qu’ils souhaitent tous grimper dès qu’il sera refroidi. Les « premières » sont devenues si rares, dans ce pays, on les comprend ! D’autant que le rabotage du proto-méjean, qui a autrefois réduit ce colosse à l’altitude d’un simple plateau à fromage, les avait énormément frustrés.
Deux heures. De manière inattendue, l’éruption se calme. Seule une petite couronne de feu continue à rougeoyer dans la nuit glacée, comme le petit brûleur d’une gazinière qu’on aurait oublié d’éteindre.
Déçus, les alpinistes s’éloignent.
La baisse de la chaleur permet à l’hélico de l’université de Montpellier de s’approcher plus près. Cette photo exceptionnelles montre avec une grande netteté les différentes sortes de gaz qui s’échappent : les gaz blanc, jaune, orangé, rouge, violet. Il ne manque que le vert et l’indigo pour compléter l’arc en ciel, c’est extraordinaire. Tous les artistes des Cévennes accourent, des chevalets se montent dans la nuit aux places encore chaudes laissées libres par les alpinistes.
Les yeux dans les jumelles, ils peignent.
4 heures. Surprise, affolement : contre toute attente, l’activité éruptive redémarre très brutalement. Un souffle brûlant de 2 kilomètres de haut éjecte de la matière incandescente avec une violence inouïe. La couronne d’éjecta recommence à grandir. Les artistes déplorent la pauvreté des teintes de ce phénomène violent, primaire et de peu de sensibilité intrinsèque. Ils plient leurs chevalets et partent en maugréant, croisant les alpinistes qui reviennent au galop.
5 heures. La dernière éruption n’a été que de la poudre aux yeux, un dernier baroud d’honneur. La pression des gaz a diminué, puis le flot s’est tari. Dans une ultime mais violente explosion, le cône du volcan tout neuf s’est éventré, mettant à nu la cheminée et la chambre magmatique, désormais vide.
Dans le petit matin du 1er avril, les dernières braises rougeoient avant l’extinction totale. Dommage, il faudra attendre encore 250.000 ans pour avoir un sommet vierge en Cévennes.
Allez, quoi, c’est pas vrai tout ça. Simplement, on avait ramené à la maison une énorme bille de châtaignier très sèche, dont le cœur était pourri. Posée bien à plat sur les chenets, elle avait du mal à prendre, mais le feu s’est peu à peu frayé un chemin au travers le cœur pour ressortir sur la face supérieure. A partir du moment ou cette cheminée naturelle s’est ouverte, un tirage naturel s’est établi, et la bille a brûlé sans discontinuer durant 48 heures, chauffant toute la maison à elle seule… avec des périodes d’activité intense, des périodes de calme, des craquements, des sifflements, des silences, des chuintements, des projections…. Tout ce qui fait penser à la vie d’un volcan. A 3 heures du mat, passant par là dans le noir, à moitié à poil pour aller pisser, j’ai été saisi par l’ambiance étrange qui régnait dans la pièce tiède, et je n’ai pas pu résister : j’ai installé l’appareil photo sur un pied et j’ai tourné autour de l’âtre en écoutant la lutte du feu et le bois … J’ai complété mes photos le lendemain soir, et après, ça s’est embrouillé dans ma tête, je ne sais plus… Mais ? Quel est donc ce grondement sinistre ? Le sol vibre ! Tout tremble… Pourquoi fait-il si chaud tout à coup.. Mon Dieu, la terre s’ouvre sous mes pieds… je tombe, je tombe Aaaaaaaaaaah
….. et la fumée dégagée par cette irruption, tu en as inhalé, j’en suis certain.
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