De la fenêtre de ma maison, et de beaucoup d’endroits situés sur la bordure occidentale de la can de l’Hospitalet, on aperçoit, sur l’autre versant de la vallée du Tarnon, un curieux rocher. Il se détache de la falaise du causse Méjean, comme une sorte de silhouette humaine… Approchons-nous un peu…
Là, vous voyez ? Selon les angles (celui-ci n’est pas le meilleur) on croirait un homme vêtu d’une sorte de robe, qui se tient tourné contre la paroi rocheuse, comme en train de faire un petit besoin. Le rocher a donc reçu, entre autres appellations locales, celle de « moine qui pisse ». La balade qui suit permet d’approcher ce curieux personnage.
De la place de Vébron, prendre la route du Causse, et tourner à droite après la dernière maison de centre village, peu après l’église. La route se transforme en piste, puis en sentier, qu’il faut remonter jusqu’à un replat herbeux avec une cabane de pierre qui commence à se délabrer.
Rejoindre vers la gauche le fils d’une arête peu marquée. La remonter jusqu’à croiser un sentier horizontal qui court sur un replat au pieds des premières pentes raides menant à la falaise. D’ici le moine qui pisse ressemble de manière stupéfiante… à ce qu’il est censé représenter. On distingue même son coude et son bras droit !
Suivre ce chemin vers la gauche jusqu’à arriver au pieds du groupe de rochers comprenant le fameux moine qui pisse. Un grand porche est visible à la droite de ce groupe. A partir de là, l’itinéraire va se faire hors sentier, il sera parfois assez escarpé, je recommande de ne s’engager que si on est sûr de soi, bien chaussés…
Monter droit vers les roches (beaucoup de broussailles sur la fin) et remonter une sorte de couloir embroussaillé sous un vaste porche rocheux visible de loin.
Petite déception : le porche ne donne accès à aucune grotte ! J’aurais bien vu installée là une famille de néandertaliens… mais non. Juste, tout de même, quelques aménagements rocheux déjà bien abîmés pour élargir la plateforme naturelle qui est située à l’abri du rocher… Des fragments de schiste traînent ça et là, confirmant que l’homme a eu des projets en ce lieu. Qui donc pouvait venir méditer en ce lieu escarpé ?
Une trace très embroussaillée part vers le sud, et donne accès à un beau replat herbeux surplombé par… le moine. Cette fois-ci, je vais savoir… et vous aussi. En contournant le moine par la gauche, on peut accéder, assez facilement à la faille qui sépare le moine de la falaise. Je grimpe, je grimpe… m’y voici. Je suis donc juste dans l’entrejambe du moine. Je lève les yeux, et…
Rien. Un rocher lisse, côté falaise comme côté moine. Aucune excroissance d’aucune sorte. Dans le vent qui passe en hurlant, comprimé et accéléré par l’étroitesse du passage, je comprends qu’il s’agit d’une escroquerie. Le moine est sans couilles, sans sexe, il ne peut pas pisser. Qui a inventé cette connerie ?
Allez, je blague, la chose m’a bien fait rire, et ça ne m’empêchera pas de continuer à l’appeler par son petit nom de longues années, et de transmettre la tradition orale à mes petits enfants, en leur donnant envie eux aussi d’aller vérifier par eux même. Le doute est salutaire.
Sexe ou pas sexe, le coin est magique. La descente se fait un peu au jugé, sur l’autre versant du moine : le contourner par la gauche, et descendre en diagonale vers ce qui semble être une barre rocheuse infranchissable mais qui s’avère finalement traversé par un sentier escarpé. Puis revenir sur la gauche en traversant des pentes boisées puis herbeuses vers le sentier d’origine. Une fois revenu sur le sentier horizontal, le croiser sans l’emprunter et continuer tout droit vers le bas en suivant le sommet d’un épaulement qui descend vers le Tarnon. Tirer bien à droite pour retrouver un vieux chemin qui ramène à Vébron.
Toute cette section présente une variété extraordinaire de clapas de toutes sortes, donc un certain nombre ressemblent quasiment à des constructions organisées, avec leur parement bien aligné…
Plusieurs d’entre eux sont même très riches en fossiles de toutes sortes. Les enfants se sont longuement amusés a y farfouiller.
Les couilles du moine : une ballade conseillée pour tous les âges !
ah mais vous vous trompiez! je vois ce pèlerin tous les matins,, et je peux vous affirmer qu’il n’est pas en train de pisser!! il est en train de gravir la dernière marche pour accéder au château du dragon au fond de la mer, encore nommée région frontière des montagnes neigeuses, défilé original, royaume de la joie suprême ou pays sans limites..
oui c’est un beau défis à relever que de gravir ce pans pour s’agenouiller aux pieds du moine..en longeant la parois rocheuse qui retourne vers la Labrede et en remontant un goule qui permet de gagner le causse on tombe aussi sur une sorte de grotte excroissance rocheuse à demi fermée par un mur; sûrement bâtis, par des ancêtres bergers et/ou camisards?…
je viens de découvrir ce site, un régal! merci pour ces partages