Malaval, la mauvaise vallée

Malaval, la mauvaise vallée… Malbosc : la mauvaise forêt… Malapertus : le mauvais passage… Qu’a donc fait ce lieu au bon dieu pour mériter de telles appellations. C’est sûr, l’endroit est truffé d’étrangetés. Mais elles m’ont plutôt semblé émettre de bonnes vibrations, et de cette randonnée en boucle on revient la mémoire chargée de tout plein de merveilles.

Tout le vallon en enfilade, depuis le sud, surmonté des « puechs »
Les moutons autour de l’arbre

Dans les pentes au dessus du chadenet, on domine comme en avion les vastes prairies rases d’être broutées sans cesse. Les moutons ont fait la ronde autour de l’arbre, tous tournés dans la même direction.

Les mines de baryte du vallon de Malaval
En montant vers l’eschino-d’aze
Ambiance de far-west
Les premiers mètres de l’arête sont très raides, mais il ne faut pas se laisser impressionner, la suite sera plus facile.

Lorsqu’on est engagés sur l’Eschino d’Aze, la vue se dégage à une distance stupéfiante. A peine plus hauts que le causse, on semble pourtant le dominer pour laisser le regard porter jusqu’au Mont Aigoual.

Sur le chemin, nous croisons une étrange cavité maçonnée en pierre sèche, dans laquelle subsiste une plaque de neige protégée de la dureté des rayons du soleil. Renseignement pris au retour, il s’agirait d’un « piège à loups ». J’ai des doutes… mais il est si bon d’avoir un folklore local que j’accepte l’explication avec bonne volonté.

Le piège à loups de l’Eschino-d’Aze

Au point le plus haut de l’Eschino-d’Aze, on débouche sur de vastes prairies, que la topographie aérienne du lieu ne paissaient pas prévoir. Les hommes de la protohistoire ont su y détecter le site parfait pour y construire une enceinte protohistorique. Un peu plus au sud, dans la partie plus étroite, sans structure d’habitat visible, ont été trouvés quantités de tessons, de morceaux d’amphores, de fragments de meules, qui viennent probablement d’un site défensif plus récent, probablement de la fin de l’âge du fer, destiné à surveiller le passage de la draille (avant l’histoire, p. 51).

La descente de l’eschino d’aze se fait par un sentier peu marqué sur l’arête nord. Ambiance austère, raide et vaguement menaçante, mais sans risque si vous faites attention à l’itinéraire. Une fois en bas, on peut choisir de monter sur l’un ou l’autre des puechs des Bondons, ou les deux, au choix.

Arrivée au sommet du premier puech
L’ombre du sommet se projette sur la plaine lointaine

Si vous êtes fatigué.e, vous pouvez aussi passer au pied des puech sans les escalader.

En passant au pied du puech « Allègre »
Une photo classique mais qui fait toujours son petit effet : la jasse au pied du puech « Allègre »

Pour une descente facile suivez la pise qui vous ramènera à Malbosc sans difficulté. Mais bien sûr, je vous suggère la descente hors sentier dans les pentes raides au sud d’Allègre… voilà enfin l’entrée de la grotte de Malaval. C’est peut-être ici que l’impression de « quelque chose » de mauvais peut momentanément se réveiller. La vallée est encaissée, sombre. L’ouverture de l’aven est tortueuse, et peut paraître inquiétante. Probablement l’une des explications de la dénomination du lieu : Malapertus.

L’entrée historique de l’aven de Malaval

Enfin, au jour baissant, le village de Malbosc réapparaît à l’horizon. Dans ce frais fonds de vallée, subsistent des témoins d’un autre âge : des tas de bois empilés en cône. »Les chapeaux pointus de quelques géants enterrés là-dessous pour l’hiver », a décidé notre amie Cécile en passant par là.

Le bas du vallon, depuis les environs de Malbosc

En pratique

Pour rejoindre Malbosc, le point de départ : de Florac, prendre la direction « Le Pont de Montvert ». Juste avant l’entrée dans Cocurès, tourner à gauche vers « Les Bondons ». A 2 km, prendre la première à gauche. En vue du village de Malbosc, prendre à gauche et se garer dans le virage près de la rivière.

Au hameau de malaval, entrée du chemin qui redescend à Malbosc. Il y en a qui ont le sens de l’humour, par ici…
Et malgré son nom, le village de Malaval présente une allure tout à fait charmante !

Prendre le GR et monter sur la crête (après Chadenet il est possible de quitter le GR et de monter à gauche dans les pentes ensoleillées. Monter sur l’Eschino d’Aze. Il n’y a pas de sentier officiel mais ça passe très bien partout. Le parcourir dans sa grande longueur et redescendre par une pente assez raide mais laissant apparaître un petit sentier escarpé.

Les tas de bois en « chapeaux de géants » dans le vallon de Malaval

Passer au sud des deux puechs. Trouver la bergerie de la photo panoramique, et viser plein sud pour descendre dans des pentes raides jusqu’à l’aven de Malaval qui s’ouvre tout près du lit du ruisseau.
Descendre au hameau de Malaval en suivant le lit de la rivière.
Descendre à Malbosc par le sentier.

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