La flûte de pan est un instrument à très grande tessiture potentielle. Deux paramètres en limitent la taille :
– Les matériaux pour fabriquer les tubes. A ma connaissance, en France et autour, aucune plante autochtone ne fournit de tubes creux d’une longueur supérieure à quelques dizaines de cm (disons 30 ou 40 cm). Aller au delà en longueur nécessitera d’utiliser des matériaux artificiels (PVC…) ou d’importer des matériaux étrangers (totora de Bolivie, par exemple). Inversement, les tubes de petite taille sont communs partout.
– La jouabilité. Plus un tube est long, plus il produit une note grave, mais plus cette note nécessite un souffle important, tout en étant de moins en moins puissante. Personnellement, les tubes les plus longs dont j’arrive à sortir un son mesurent 1m50, mais j’ai vu des illustrations représentant des tubes de 2m50 (il faut tenir les flûtes en diagonale pour en jouer !). Du côté des aigus, on peut fabriquer des tubes vraiment petits, la limite est surtout liée au fait qu’à partir d’une certaine hauteur (3 cm ?) le son devient strident et désagréable et ne donne guère envie d’aller au delà.
De 2m50 à 3 cm… l’intervalle est énorme et représente plus de 6 octaves… presque un piano ! Peu d’instrument peuvent se vanter d’avoir une telle tessiture.
A titre d’exemple : une flûte diatonique qui couvrirait la tessiture d’une guitare depuis le Mi grave à vide jusqu’au mi de la 24è case de la corde aiguë compterait 4 octaves, donc 29 tubes, dont le plus long mesurerait 98 cm et le plus petit 6 cm. Le tout mesurerait une cinquantaine de cm de large. Belle flûte, mais pas encore un monstre !