La plupart des flûtes de pan traditionnelles sont « diatoniques », c’est à dire qu’elles comportent les notes principales d’une gamme donnée, mais pas les altérations. (voir « Les différents types de flûtes de pan« ). Ces flûtes sont adaptées pour jouer un certain type de répertoire traditionnel.
Si l’on veut utiliser une flûte pour d’autres répertoires, plus modernes, ou plus diversifiés dans les influences, ou si simplement on souhaite pouvoir jouer des morceaux dans plusieurs tonalités différentes, on risque d’être rapidement embêté par le peu de notes disponibles. Il sera alors nécessaire d’ajouter des altérations à la flûte.
La méthode la plus simple consiste à fixer les altérations nécessaires sur une seconde rangée, parallèle à la rangée principale de tubes. Chaque altération est placée entre les deux notes qui l’encadrent : la plus grave et la plus aiguë.
Si vous disposez par exemple d’une flûte en do majeur et que vous voulez y ajouter toutes les altérations possibles, voici comment se présentera votre flûte au final :
Rangée d’altérations | Do# | Ré# | Fa# | Sol# | La# | … | ||||||||
Rangée principale | Do | Ré | Mi | Fa | Sol | La | Si | Do | … |
Quelques remarques :
Cette disposition reproduit, ni plus ni moins, celle du clavier du piano : la rangée principale comprend les notes blanches du piano, et la rangée d’altérations comprend les notes noires.
Une telle flûte comporte les 12 notes possibles de la gamme chromatique. Elle permet donc de jouer absolument tout ce que vous désirez. Par contre, le choix d’assemblage en deux lignes fait qu’il est plus facile de jouer dans certaines tonalités que dans d’autres. Dans l’exemple ci-dessus, il sera plus simple de jouer en Do majeur, car on n’aura à utiliser la deuxième rangée que pour les altérations accidentelles, c’est à dire presque jamais dans les morceaux traditionnels. Par contre, jouer avec cette flûte un air en do# majeur relèvera du casse-tête car il faudra jongler sans cesse entre les deux rangées, et un vrai travail technique de connaissance des gammes sera à mener pour être vraiment à l’aise.
En conséquence de la réflexion ci-dessus, choisissez donc bien la gamme de base de votre flûte, placez les notes de cette gamme sur la rangée principale, puis intercalez les notes restantes sur la seconde rangée.
Il n’est pas obligatoire de placer toutes les altérations : souvent, on sait que l’on n’utilisera que 2 ou 3 tonalités différentes, ou que seules quelques altérations accidentelles seront nécessaires. On peut parfaitement assembler une flûte avec une rangée principale et une ou deux altérations. Un exemple classique : la flûte en do majeur, avec des fa# qui permettront aussi de jouer en sol majeur :
Rangée d’altérations | Fa# | … | ||||||||
Rangée principale | Do | Ré | Mi | Fa | Sol | La | Si | Do | … |