Les « zampoñas », ou « sikus », sont une famille de flûte de pans andines issues des cultures quechua et Aymara. Ces flûtes sont fabriquées en « totota », variété de roseau à parois très fines que l’on trouve principalement sur l’altiplano autour du lac Titicaca, et qui présente des entre-noeuds très longs (jusqu’à un mètre et plus).
La caractéristique la plus atypique de cette famille de flûtes est qu’elles sont montées en deux parties, chaque partie proposant la moitié des notes, de manière alternée (mi, sol, si… pour l’une, fa#, la, do… pour l’autre). Cela permet deux types de jeu :
- le jeu à deux : deux musiciens prennent chacun une partie de la flûte et reconstituent la mélodie en jouant chacun leur tour les bonnes notes au bon moment
- le jeu seul : les deux parties sont alors placées l’une derrière l’autre, légèrement décalées en hauteur, et un musicien peut en jouer seul en passant d’une rangée à l’autre, ce qui donne une gestuelle particulière, bien reconnaissable.
Dans la famille des zampoñas on trouve :
- les Toyos, longues d’environ 1m50, qui produisent des son très grave (attention, il faut un souffle énorme !)
- les Zankas, un peu plus courtes, qui jouent une octave au dessus des Toyos
- Les Maltas qui jouent encore une octave plus haute que les Zancas. C’est la taille la plus courante (du moins parmi les flûtes que l’on trouve en Europe) et probablement la plus facile à jouer
- Les Chulis, qui mesurent moins de 10 centimètres de long, jouent encore une octave plus haut. Une paire de chulis en sol joue les notes allant du Ré4 au Si5
Traditionnellement, ces instruments s’utilisent en « sikuriadas », sortes de « fanfares » de flûtes de pan, ou chaque musicien joue d’une moitié de flûte tout en s’accompagnant d’un bombo (gros tambour en peau de chèvre) de l’autre main. Ces ensembles peuvent rassembler des dizaines de musiciens.
Mais l’instrument est maintenant très largement utilisé en solo.