Si vous n’avez que 3 petites journées pour faire une virée en immersion avec quelques sommets à la clé, il sera difficile de tout faire à pieds en partant du bas. Le téléphérique devient un allié utile, même si je n’en raffole pas… Voici une proposition facile et réaliste, à partir de la Grave. Emportez comme d’hab vos tente, duvet, réchaud… On est là-haut en zone cœur du parc national des Écrins, mais le bivouac est autorisé, soyez respectueux… Mieux vaut à mon avis avoir déjà fait une petite ascension à 3000 avant pour être vraiment à l’aise lors de la nuit à 3500 mètres. Mais ça passera sans si vous n’avez pas pu.
L’idée est, comme vous l’imaginez bien, d’emprunter le téléphérique de la Grave jusqu’à son terminus, la gare des Ruillans, à 3211 mètres. Prenez par exemple une benne en tout début d’après midi, pour avoir plusieurs heures tranquille devant vous. Aux Ruillans, nous voilà sacrément avancés sur le chemin de la haute montagne. Le glacier de la Girose qui s’étend sous nos yeux est un terrain de jeu parfait pour celui qui chausse ses premiers crampons. Les pentes sont douces avec quelques exceptions qui permettront de travailler un peu, les crevasses peu fréquentes.
L’ascension du très débonnaire dôme de la Lauze est parfaite pour commencer en douceur à remuer son corps en altitude. C’est une petite balade découverte en soi, qui peut suffire pour un débutant. Mais c’est là que je propose de prolonger le jeu. Retraversez le glacier vers l’est pour monter au col de la Girose, 3500 mètres, et posez-y poser votre camp. L’endroit est magnifique, pratique, sécurisé, tout est parfait.
Le lendemain, l’ascension du râteau par sa voie normale ou une de ses variantes est une évidence, en laissant naturellement le barda au col. Possibilité de dormir là une seconde nuit et de faire l’ascension du pic de la grave, après une petite redescente, puis de reprendre le téléphérique pour rejoindre la vallée.
Il s’agit là de balades courtes, très agréables. Le fait de dormir au col vous permettra d’y être seuls, bien avant l’arrivée des premiers ascensionnistes de la journée qui arriveront par la première benne. Si vous « gazez » bien, vous les croiserez alors que vous serez déjà redescendus de la voie, c’est quand même un sacré privilège d’être là-haut dans le silence, sans s’emmêler les cordées…
Voir aussi une autre balade au râteau, par l’autre versant.