Les 3747 mètres d’altitude de la grande Sassière, quasiment exempts de tout risque objectif (pas d’escalade, pas de traversée de glacier, pas d’exposition à des chutes de pierre) et l’évidence de l’itinéraire, presque partout apparent, rendent raisonnable l’ascension solitaire. A ma connaissance, il n’existe pas d’équivalent ailleurs en France (et peut-être même dans les Alpes ?)
Pour cette raison, ce sommet me semble pratique pour s’acclimater à l’altitude. Il permet aussi d’approcher des ambiances de haute montagne sans être confronté aux impératifs que cela requiert habituellement (matériel, assurage…)
Mais je ne sais si je conseillerai cette ascension pour le seul plaisir : la montée s’avère au final assez monotone, le long d’une arête interminable dont l’orientation ne varie guère, ce qui limite la diversité des points de vue… Je vous propose, au moins, d’emprunter une variante par un vallon appelé la grande Combe.
Le départ se fait, comme pour la voie normale, à partir du parking du barrage, mais au lieu de partir droit la pente direction Nord – Nord-ouest pour rejoindre l’arête ouest, préférez un chemin beaucoup plus tranquille, qui part plein ouest, contourne la base de l’arête ouest, puis s’oriente au nord pour rejoindre la Grande Combe, qui est la vallée située au nord de l’arête
Remontez cette vallée en vous maintenant haut sur sa rive gauche.
Jusqu’à 2900 mètres d’altitude, il y a plusieurs replats pour dormir, et de l’eau de loin en loin. Un joli bivouac en perspective.
Cet itinéraire non balisé et à peine tracé est évident et facile. Il vous fera traverser des paysages plus diversifiés que la voie normale… et vous y gagnerez quelques heures de grande tranquillité, avec la probabilité de ne croiser absolument personne, jusqu’à ce col côté 3112m où il rejoint la voie normale.
A partir de là, il suffit de suivre l’arête qui chemine le long du glacier de Sassière en se redressant progressivement jusqu’au sommet. Si le temps est beau, vous y cheminerez en compagnie, car il y en a du monde, sur cette voie normale. Plusieurs dizaines de personnes le jour ou j’y suis monté. Des trailers en tennis, des clubs de retraités très en forme, des couples de jeunes dotés de sacs à dos minuscule… on n’est pas là dans une ambiance d’alpinisme engagé ! C’est le prix du très bon rapport altitude / facilité de la balade !
Du sommet, la vue porte loin dans toutes les directions et permet de contempler aussi bien les Alpes du Sud de que Mont-Blanc ou les massifs suisses et italiens. Mais le versant est m’a encore plus intéressé. une longue arête se détache du sommet jusqu’à la Pointe de la Traversière. Comme son nom l’indique, il y a là matière à une belle traversée, à réfléchir pour une prochaine fois ?