Choisir un pissenlit bien gros. Couper la tige proprement à sa base, en vérifiant qu’elle reste bien ouverte. Couper la tige au sommet, quelques centimètres au dessous de la fleur. Écraser cette extrémité entre le pouce et l’index pour l’aplatir sur 2 ou 3 centimètres. Voilà notre anche double.
Mettre l’anche double en bouche, enfoncée de 3 à 4 cm, refermer la bouche pour faire étanchéité, sans serrer trop fort pour ne pas écraser la tige. Souffler assez fort. Cela doit produire un son de bourdon.
Si aucun son ne sort (ce qui est fréquent !), coupez votre anche et recommencez. Si vous n’arrivez décidément à rien, il se peut que la tige soit trop rigide, ce qui est fréquent en début de saison, ou certaines années manquant un peu d’eau. Préférez les tiges qui n’ont plus de fleurs. Il se peut aussi que vous écrasiez trop fort votre anche double : elle ne doit pas se fendre, juste s’aplatir. Il se peut enfin que votre anche se soit fendue, parfois en prenant une jolie forme de double spirale… recommencez, recommencez, recommencez. Et puis si vous n’arrivez vraiment, vraiment à rien, hé bien c’est que vous n’êtes pas doué, voilà, c’est pas la peine d’en faire une maladie, passez à autre choses. Allez, je blague, tout le monde finit par y arriver.
Lorsque vous ne trouvez que de pissenlits très rigides et épais, écraser le bout de la tige ne suffira pas. Prenez un couteau et fendez la tige sur 6 ou 7 mm…
Bref, maintenant que vous maîtrisez la production du son, plein d’expériences sont possibles :
- Avec vos mains jointes, faites une caisse de résonance et faites la vibrer : vous obtiendrez des bruits d’insectes volants. Des moustiques avec les petits pissenlits (10 cm de long), des mouches avec les moyens (20 cm), des abeilles et des frelons avec les très longs (30 à 40 cm).
- Tout en soufflant, raccourcissez la tige par le bas en la coupant avec l’ongle de votre pouce, la note va monter progressivement… tout en détruisant votre instrument, mais c’est la règle de la musique verte
- Sur la base d’un très long pissenlit, ouvrez 1 puis 2 ou 3 trous (pas trop gros sinon la tige va casser) dans le corps de l’instrument. En les bouchant / débouchant comme avec une flûte à bec, vous disposerez de plusieurs notes différentes.
- Fabriquez un second hautbois, sans trous cette fois. Mettez les deux en bouche en même temps. Le pissenlit sans trou va produire une note continue, appelée « bourdon » en musique traditionnelle, et sur celui qui a des trous, jouez une petite mélodie. L’effet est saisissant, on se croisait à la cour d’un roitelet médiéval.
Attention, tous ces instruments ne vont fonctionner pendant quelques minutes au maximum, puisque la tige de pissenlit va vite s’abimer. L’anche, en particulier, va souvent se fendre en deux parties.