Eruption volcanique en Cévenne
Début avril 2005 s'est produit en Cévennes une éruption volcanique de première importance.
Un tel événement n'était pas arrivé depuis environ 250.000 ans sur ce territoire essentiellement calcaire et métamorphique, d'une grande stabilité géologique. Les
spécialistes de l'université de Montpellier ont évidemment suivi l'événement avec
grand intérêt, depuis les premiers signe avant coureurs jusqu'à l'assoupissement.
Les photos qui suivent ont été prises au théodolite du Mont Aigoual et depuis plusieurs
hélicoptères qui ont surveillé l'éruption deux jours durant.
31 mars, 20h30. Une ouverture circulaire de faible dimension se forme sur le flanc
ouest du mont Mars. Depuis une semaine, les sismographes de la station d'étude du
Mont Lozère avaient enregistré une activité sismique croissante laissant présager
un événement d'importance. Les spécialistes ont donc calculé, puis accueilli l'événement
sans surprise, mais avec une grande impatience.
Les 3 villages alentours ont été évacués. Des fumerolles s'échappent durant quelques
heures, puis enfin, le magma apparaît.
L'éruption est de faible intensité dans un premier temps. Les gaz brûlants s'échappent
régulièrement et sans explosion de la cheminée, accompagnés de quelques scories.
Sur cette photo, on voit distinctement les premiers débris tombés au sol autour
de l'ouverture.
Dans les heures qui suivent, l'ouverture de la cheminée s'élargit progressivement.
Un passage à basse altitude en hélicoptère révèle un conduit de cheminée vertical
et quasi rectiligne, jusque dans la chambre magmatique, que l'on aperçoit sur ce
cliché à une profondeur d'environ 150 m sous la surface du sol.
La position est intenable, l'hélicoptère ne peut obtenir de meilleur cliché et doit
décrocher.
Minuit. Des explosions commencent à retentir sur les Cévennes. Un panache de gaz
et de laves projetés à plus de 300 mètres de haut se forme, visible à près de 30
kilomètres. Une couronne d'éjecta se structure, bien visible ici. Le cône du volcan
commence sa croissance. Les Cévennes vont-elles bientôt disposer d'un nouveau point
culminant ? Les alpinistes de la France entière sont venus se mettre aux aguets
sur les crêtes avoisinantes, impatients de savoir jusqu'à quelle altitude va monter
ce sommet qu'ils souhaitent tous grimper dès qu'il sera refroidi. Les "premières"
sont devenues si rares, dans ce pays, on les comprend.
Deux heures. De manière inattendue, l'éruption se calme. Seule une petite couronne
de feu continue à rougeoyer dans la nuit glacée, comme le petit brûleur d'une gazinière
qu'on aurait oublié d'éteindre.
Déçus, les alpinistes s'éloignent.
La baisse de la chaleur permet aux hélicos de l'université de Montpellier de s'approcher
plus près. Cette photo exceptionnelles montre avec une grande netteté les différentes
sortes de gaz qui s'échappent : les gaz blanc, jaune, orangé, rouge, violet. Il
ne manque que le vert et l'indigo pour compléter l'arc en ciel, c'est extraordinaire.
Tous les artistes des Cévennes accourent, des chevalets se montent dans la nuit
aux places laissées libres par les alpinistes.
Les yeux dans les jumelles, ils peignent.
4 heures. Surprise, affolement : contre toute attente, l'activité éruptive redémarre
très brutalement. Un souffle brûlant de 2 kilomètres de haut éjecte de la matière
incandescente avec une violence inouïe. La couronne d'éjecta recommence à grandir.
Les artistes déplorent la pauvreté des teintes de ce phénomène violent, primaire
et de peu de sensibilité intrinsèque. Ils plient leurs chevalets et partent en maugréant,
croisant les alpinistes qui reviennent au galop.
5 heures. La dernière éruption n'a été que de la poudre aux yeux, un dernier baroud
d'honneur. La pression des gaz a diminué, puis le flot s'est tari. Dans une ultime
mais violente explosion, le cône du volcan tout neuf s'est éventré, mettant à nu
la cheminée et la chambre magmatique, désormais vide.
Dans le petit matin du 1er avril, les dernières braises rougeoient avant l'extinction
totale. Dommage, il faudra attendre encore 250.000 ans pour avoir un sommet vierge
en Cévennes.
Allez, quoi, c'est pas vrai tout ça. Simplement, on avait ramené à la maison une
énorme bille de chataîgnier très sèche, dont le coeur était pourri. Posée bien à
plat sur les chenets, elle avait du mal à prendre, mais le feu s'est peu à peu frayé
un chemin au travers le coeur pour ressortir sur la face supérieure. A partir du
moment ou cette cheminée naturelle s'est ouverte, un tirage naturel s'est établi,
et la bille a brûlé sans discontinuer durant 48 heures, chauffant toute la maison
à elle seule... avec des périodes d'activité intense, des périodes de calme, des
craquements, des sifflements, des silences, des chuintements, des projections....
Tout ce qui fait penser à la vie d'un volcan.
A 3 heures du mat, passant par là dans le noir, à moitié à poil, pour aller
pisser, j'ai été saisi par l'ambiance étrange qui régnait dans la pièce tiède, et
je n'ai pas pu résister : j'ai installé l'appareil photo sur un pied et j'ai tourné
autour de l'âtre en écoutant la lutte du feu et le bois ... J'ai complété mes photos
le lendemain soir, et après, ça s'est embrouillé dans ma tête, je ne sais plus...
Mais ? Quel est donc ce grondement sinistre ? Le sol vibre ! Tout tremble... Pourquoi
fait-il si chaud tout à coup.. Mon Dieu, la terre s'ouvre sous mes pieds... je tombe,
je tombe Aaaaaaaaaaah
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