Les drailles du Massif Central
Un réseau complexe
Pour permettre aux troupeaux des plaines du Languedoc et du Roussillon de monter dans les herbages d'altitude, un
ensemble d'itinéraires de transhumance se sont mis en place avec le temps. Il pourrait sembler logique
que les troupeaux d'une localité donnée transhument vers les "alpages" les plus
proches. Pourtant
il n'en est pas toujours ainsi : pour des raisons sans doute nombreuses
et diverses (arrangements ancestraux de passage ou de pacage, richesse végétale
des différents herbages...) des troupeaux d'une même zone géographique transhument
parfois vers des lieux différents, et inversement des troupeaux de zones éloignées
se retrouvent parfois sur les mêmes herbages.
Les drailles ne sont donc pas des itinéraires linéaires, avec un départ et une arrivée
uniques. Elles sont au contraire organisées en une sorte de chevelu complexe. De
multiples branches partent de la plaine et montent vers la montagne. Des noeuds
(comme, pour la draille de Margeride, le col de portes, le défilé d'Anduze, le col
de l'Asclié, le défilé de Ganges, le col de Jalcreste...) les réunissent en tronçons
communs qu'on appelle des collectrices, qui sont alors de largeur impressionnante,
puis d'autres noeuds les séparent à nouveau en plusieurs chemins secondaires dans
les hauteurs pour laisser les troupeaux se disperse dans la montagne. Certains tronçons
se croisent, d'autres vont "de travers" et permettent de relier une collectrice
à une autre...
Certains tronçons sont bien délimitées par des murettes, d'autres ne sont que des
séries de petits sentiers parallèles, d'autres encore de vagues tracés envahis par
la végétation. Lorsque des tronçons se présentent de manière régulière et bien tracée,
c'est généralement qu'ils ont servi ultérieurement de chemins charretiers, de voies
romaines... et qu'ils ont été recalibrés à cet effet.
Des chemins de crêtes
En Cévennes particulièrement, le tracé des drailles et collectrices se caractérise
par de longs tracés en arête le long des crêtes. Cette situation s'explique par
plusieurs raisons :
- Les crêtes sont des tracés bien plus praticables que les fonds de vallées, encaissés,
tortueux, obligeant à d'innombrables détours. Aujourd'hui encore, les routes principales
des Cévennes circulent sur les hauteurs (voir par exemple la
corniche des Cévennes). La can de l'Hospitalet constitue ainsi une formidable
chaussée, pratique, reposante, évidente...
- La position dominante est pratique pour se protéger des agressions, carnassiers,
etc, qui ne peuvent venir que du bas
- Enfin, les hauteurs permettent un repérage beaucoup plus aisé des environs et du
chemin à emprunter.
Lorsqu'il est nécessaire de passer d'une crête à l'autre, ce sont de vertigineux
tracés qui plongent tout droit dans les profondeurs pour remonter de même en face,
sans virages ni itinéraires finement étudiés. Les vallées étaient des obstacles
qu'il fallait expédier au plus vite !
Les 8 collectrices du massif central
8 grandes collectrices montent des plaines du Languedoc vers le massif central.
De l'est vers l'ouest, ce sont :
- La collectrice de Malons, de saint Ambroix vers les massif du Mont Lozère, de Mercoire
et du Tanargue
- La collectrice de Jalcreste, qui prend naissance à Tornac où elle réunit trois branches
arrivant de Sommière Quissac et Pompignan, passe à Miallet, monte à Jalcreste puis
traverse le Mont Lozère, communique avec la collectrice de Malons à la montagne
du Goulet et monte vers Mercoire et le Randon
- La
collectrice de l'Asclié, qui rassemble aux alentours du col de l'Asclié des
tronçons arrivant de Ganges, Saint Bauzille de putois et Tornac, monte vers l'Aigoual
(Aire de côte), puis traverse la can de l'Hospitalet, Florac, et se divise en deux
branches montant vers l'Aubrac par le causse de Sauveterre, et la Margeride par
le Mont Lozère
- La collectrice de la Lusette, qui partait de Saint Gély du Fesc et Notre Dame de
Londres, pour ne former qu'un seul tronçon à partir de Saint Bauzille de Putois.
Elle se séparait ensuite en deux branches, l'une contournait le sommet de l'Aigoual
par l'Espérou et Meyrueis, , l'autre passant plus près du sommet et redescendant
par lCabrillac et le col de Perjuret, traversant le causse Méjean, Sainte Enimie
et le Causse de Sauveterre
- Les collectrice de Maguelonne et de Montagnac au Larzac
- Les collectrices d'Hérépian à l'Espinouse et de Félines Minervois aux monts de Lacaune
Une partie de l'info livrée dans cette page est tirée de
cta
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