Encordement, assurance

L’encordement est une science complexe. Il existe plein de manières de s’encorder, entre lesquelles il faudra savoir choisir en fonction :

  • du type de terrain sur lequel on évolue
  • du nombre de personnes à encorder.

Sur les terrains techniques (parois rocheuses, cascade de glace), on utilise généralement la technique des « longueurs et relais », qui offre les meilleurs garanties de sécurité puisque la cordée est en permanence ancrée au sol (par l’intermédiaire du relais). En raid, le poids du sac à dos interdit en principe la progression en terrain trop technique (à moins de se délester du sac et de le treuiller ensuite). On n’abordera donc pas ici cette technique, qui est abondamment décrite par ailleurs, et correspond à ce qui peut se pratiquer en école (d’escalade ou de glace).

Sur les terrains peu techniques, on adopte généralement un encordement plus « passe-partout » qui s’adapte facilement aux différents reliefs (terrain glaciaire peu pentu, neige plus raide, « terrain montagne », arête… ) et permet une progression plus rapide. On appelle ce type de cordée une « cordée volante ». C’est ce type d’encordement qui est la plupart du temps utilisé en raid de haute montagne.

Il faudra choisir successivement la longueur d’encordement, la position du premier dans la cordée, puis s’attacher. Quelques éléments de réflexion sont aussi utiles à connaître sur la mécanique de la chute d’un corps.

Position du premier dans la cordée

Par « premier de cordée » on entend ici celui qui dirige, qui a la responsabilité des autres (s’il y en a un).

Dans la plupart des cas, en terrain peu technique, le premier de cordée est situé en extrémité de cordée. Selon le sens de la pente il se placera ensuite devant ou derrière (en principe, toujours du côté amont, tout ceci est décrit à la rubrique »progression« ). Il s’encore donc en extrémité de cordée.

Mais il peut être pratique, dans certains cas, que le premier s’encore en milieu de cordée. Cette disposition est en particulier intéressante en « terrain montagne« , tout particulièrement à la descente. Ainsi disposé, le premier peut « tenir en laisse » deux personnes qui progressent côte à côte, chacun à son rythme, sans risque de faire tomber un caillou sur la tête de l’autre ou de lui tomber lui-même dessus.

Le premier de cordée s’encorde donc à mi-distance des deux autres personnes, en gardant une bonne réserve de corde (7 ou 8 mètres) pour pouvoir laisser du mou à chacun de ses seconds en fonction de leur vitesse respective de progression.

La longueur d’encordement

La « longueur d’encordement » est la distance qui sépare deux personnes au sein d’une même cordée. C’est le principal paramètre sur lequel on peut intervenir dans la manière de s’encorder.

Au sein d’une cordée volante tous les membres sont attachés ensemble, et en principe séparés par la même longueur d’encordement. Selon les terrains rencontrées, ils pourront raccourcir leur longueur d’encordement en faisant des anneaux autour du torse, et la rallonger (jusqu’à la longueur d’origine) en enlevant les anneaux (voir la rubrique « progression » pour plus de détails)

La longueur d’encordement est à fixer en fonction du nombre de personnes que compte la cordée. Il faut cependant penser à l’élasticité de la corde.

Les conséquences de l’élasticité de la corde

Contrairement aux cordes de spéléo (qui sont « statiques », c’est à dire sans élasticité, car elles n’ont pas de chocs à encaisser), les cordes d’escalade (également utilisées en raid de haute-montagne) sont « dynamiques », c’est à dire qu’elles présentent une certaine élasticité. Le rôle de cette élasticité est d’adoucir le choc ressenti par une personne dont la chute est enrayée par une corde (voir « Mécanique de la chute d’un corps« )

Cette élasticité est salvatrice, mais elle pose aussi certains problèmes auxquels il faut faire attention :

  • En cas de chute en crevasse, la corde cisaille la bordure de la crevasse et s’y fiche profondément, bloquant la corde. L’élasticité de la corde génère alors une force de rappel qui, au lieu de faire remonter la personne qui est tombée, a tendance à tirer l’autre personne vers la crevasse.
  • Plus la longueur d’encordement est grande, plus l’élasticité est importante. Un second de cordée qui dévisse dans une paroi rocheuse fera tout de même une petite chute, d’autant plus longue qu’il est loin de son premier.

Il faut essayer de minimiser cette élasticité, et donc de minimiser la longueur d’encordement lorsque c’est possible.

En cordée de 2 personnes

S’encorder à 15 mètres. Cette longueur permet de ne pas être trop proches l’un de l’autre si l’un des deux tombe dans une crevasse. Cela laisse de la marge à l’autre pour enrayer la chute sans se mettre lui même en danger. Ne pas aller au delà pour limiter l’élasticité de la corde.

En cordées de 3 personnes

S’encorder à 10 mètres. Cette distance plus courte qu’à 2 diminue l’élasticité et le phénomène de rappel, mais n’augmente pas le risque qu’un compagnon de cordée soit entraîné à son tour car il y a cette fois 2 personnes pour retenir la chute.

En cordées de 4 ou plus

On peut descendre à 7 ou 8 mètres d’encordement car le nombre de compagnons de cordée rend impossible l’entraînement de la cordée vers la crevasse en cas de chute. Il n’est par contre pas très conseillé d’aller au delà de 4 personnes au sein d’une cordée, car cela complexifie énormément les manoeuvres lors des passages plus techniques.

Une solution intéressante peut être de constituer deux cordées (de 3 personnes chacune, par exemple), pour rester mobiles dans les passages techniques, et de les accrocher ensembles dans les passages de glaciers horizontaux très crevassés, ce qui permet alors une meilleure résistance en cas de chute dans une crevasse.

S’encorder en « N »

Si un membre de la cordée tombe (dans une crevasse par exemple), il sera peut-être nécessaire de réaliser un mouflage pour le sortir. Le premier et le dernier de cordée doivent donc chacun disposer de corde supplémentaire pour réaliser cette manoeuvre.

Pour éviter de transporter plusieurs autres cordes dans les sacs, la solution consiste à s’encorder « en N », c’est à dire en milieu de corde. Le premier et le dernier ne s’encordent pas à l’extrémité de leur corde, mais à une quinzaine de mètre de l’extrémité de la corde. Ils gardent ce supplément attaché autour du torse sous forme d’anneaux, et peuvent facilement l’utiliser en cas de besoin.

L’attache de la corde au corps

Avec un sac à dos de poids raisonnable (moins de 10 kilos) : l’encordement standard

La corde est directement attachée dans l’anneau principal du baudrier pour le premier et le dernier de la cordée. Les personnes situées en milieu de cordée s’attachent par l’intermédiaire d’un noeud en 8 et d’un mousqueton à vis qui est lui-même engagé dans le baudrier.

Avec un sac à dos lourd (plus de 10 kilos)

L’encordement en raid doit prendre en compte une particularité : le poids important du sac à dos, qui en cas de chute dans une crevasse empêche de se mouvoir facilement, et peut même faire basculer le corps en arrière ou empêcher de respirer correctement au bout d’un moment. Il faut donc pouvoir l’enlever immédiatement sans pour autant le voir disparaître au fonds de la crevasse.

Pour cela, en plus de l’encordement  « standart » (voir ci-dessus) : attacher le sac au baudrier par l’intermédiaire d’une sangle qui va du mousqueton à vis du baudrier jusqu’à l’anneau sommital du sac à dos.

Pour les extrémités de cordées : un système « maison »

Depuis longtemps je recherche un système qui permette à celui qui est tombé dans une crevasse de remonter particulièrement facilement, sans que le sac ne gêne la manœuvre. J’ai fini par imaginer un système (attention, non homologué, si vous l’utilisez sachez être critiques et le tester d’abord ! ) :

  • Le bout de la corde est attaché dans la boucle sommitale du sac à dos (si si) à l’aide d’un mousqueton à vis.
  • Passer un mousqueton à vis dans le baudrier
  • Laisser une large boucle (1m50), faire un nœud en 8, passer un autre mousqueton à vis dedans. Fixer ce mousqueton à vis sur celui du baudrier

En cas de chute dans une crevasse, il suffit d’enlever son sac et de le laisser pendre. Puis on mettre en place son dispositif habituel de remontée sur corde : non seulement le sac ne pèse pas (donc celui qui est resté en haut n’a pas besoin de le treuiller), mais en plus son poids tend la corde et facilite la manœuvre de remontée. Qu’en dites-vous ?

Les anneaux de torse

Lorsque l’on a besoin de raccourcir la longue d’encordement de manière provisoire, on fait des anneaux de corde autour du torse. Faire soigneusement passer la corde par dessus une épaule, puis sur la hanche de l’autre côté, puis à nouveau sur l’épaule, etc… jusqu’à atteindre la longueur désirée. On arrête l’ensemble au moyen d’un simple nœud de chaise qui passe dans l’anneau principal du baudrier (ou le mousqueton à vis) et entour les anneaux. C’est incroyable, mais ça suffit !

Quelques manips et techniques utiles

Le corps mort

Le « corps mort » est une technique simple et éprouvée pour mettre en place un solide point d’ancrage dans de la neige. Attention : cette technique n’est opérationnelle que dans une neige qui présente un certain niveau de « solidité » : soit de la neige transformée, soit de la neige gelée (légère mais agglomérée, comme du polystyrène), soit de la neige collante. En neige poudreuse il est impossible de réaliser un corps mort.

Voici la marche à suivre :

  1. Creuser (au piolet) une goulotte perpendiculaire à la direction dans laquelle se fera la traction. Cette goulotte est destinée à accueillir l’objet qui fera office de corps mort (un piolet, ou encore mieux un ski, plus l’objet est long et solide mieux c’est).
  2. La profondeur de cette goulotte dépend de la qualité de la neige : en neige bien transformée, 40 cm suffisent, en neige polystyrène il faut descendre plus bas (60, 80 cm).
  3. A partir du milieu de la première goulotte et perpendiculairement à celle-ci, creuser une rampe inclinée, destinée à accueillir une sangle qui remontera en diagonale vers la surface, engendrant une force qui ne tirera pas le corps mort vers le haut. Plus cette diagonale est longue mieux c’est, mais les sangles n’étant pas infinies, une longueur de  80 cm est déjà raisonnable. (voir schéma)
  4. Attacher une extrémité de la sangle au centre du corps mort
  5. Mettre en place le corps mort à plat au fond de la première goulotte.
  6. Disposer la sangle au fond de la seconde goulotte, la laisser dépasser du sol et y installer un mousqueton
  7. Reboucher le tout de neige et bien tasser

Un point d’ancrage en corps bien réalisé peut supporter des charges énormes, mais sans choc. Il ne peut dont en principe pas être utilisé pour assurer un premier de cordée, par exemple. Dans les faits, l’expérience montre que cela peut être possible (de toute façon, des fois c’est ça ou rien !) si l’on prend bien la peine d’enrayer le choc progressivement, en laissant défiler beaucoup de corde au moment ou elle se tend et en ralentissant peu à peu la chute. Mais tout ça est risqué et nécessite beaucoup de pratique.

Il est fortement conseillé de tester cette technique « pour s’amuser », bien installé au soleil, avant d’être contraint à l’utiliser en situation réelle, dans la panique peut-être…

Le mouflage

A quoi sert un mouflage ?

Le mouflage est un dispositif qui permet de démultiplier la force appliquée à une corde pour tracter des charges lourdes. En montagne, le mouflage est particulièrement utile dans les manoeuvres de sécurité et de sauvetage :

  • pour tirer une personne hors d’une crevasse
  • pour remonter un blessé le long d’une paroi rocheuse
  • etc

Ce dispositif est indispensable à maîtriser dans le cas d’une cordée de 2 personnes : la seule force de celui qui est valide ou resté en haut ne suffira absolument pas à remonter un coéquipier, même léger. Par contre, dans le cas de cordées de 3 personnes ou plus, il sera éventuellement possible de se passer de mouflage pour hisser la personne (voir « Chute dans une crevasse »).

L’installation d’un mouflage n’est pas complètement simple et intuitive. C’est donc un dispositif qu’il faut travailler en conditions normales, pour l’acquérir parfaitement et pouvoir le mettre en oeuvre dans des conditions réelles, toujours chargées de stress, d’angoisse, voire de mauvais temps et de danger permanent (chutes de pierre, etc…).

Les différents types de mouflages

Tous les types de mouflage exploitent le même principe physique : la démultiplication d’une force par un système d’allers-retours qui permet d’appliquer plusieurs fois la même force à un point donné.

Ce dispositif reproduit grosso-modo le principe des grosses poulies de marine, formées de deux poulies multiples entre lesquelles un cordage fait de multiples allers-retours.

Plus le mouflage compte d’allers-retours, plus la démultiplication de la force est grande, mais plus il faut « avaler » une grande longueur de corde pour progresser d’une courte distance.

Concrètement, en montagne, les mouflages font rarement faire plus de deux allers-retours à la corde car il apparaît de multiples frottements au niveau des mousquetons ou des poulies qui dissipent finalement presque autant de puissance qu’ils en produisent.

Le mouflage simple

Le mouflage le plus simple qui existe fait faire un seul et unique aller-retour à la corde.

La corde arrive de la charge à tirer (votre copain dans la crevasse, le blessé qui pend dans la paroi, etc…) et commence par passer au travers d’une poulie autoblocante (qui ne permet à la corde que la progression dans un seul sens), ou à défaut d’un nœud de cœur. Puis elle est renvoyée vers la personne qui va tirer, par l’intermédiaire du mousqueton B qui va servir à démultiplier la force. Une fois ce système en place, voici comment il doit être utilisé :

  1. Tirez sur la corde à l’endroit indiqué sur le schéma, en veillant à tirer le plus parallèlement possible à la corde partant vers la charge à tirer
  2. Lorsque le nœud autoblocant A arriver au niveau du nœud de cœur, cesser de tirer. Le nœud de cœur entre alors en action et empêche la corde de faire marche arrière
  3. Redescendre le nœud A le plus bas possible
  4. Recommencer jusqu’à ce que la charge soit hissée au niveau désiré.

Le mousqueton B peut directement servir de « poulie », mais il est encore préférable de placer là une vraie poulie, qui diminuera considérablement les frottements et améliorera la performance du système.

Le nœud autoblocant A peut être remplacé par un dispositif autoblocant tout fait.

Dans la neige, le point d’ancrage peut être un corps mort. En glace, une (ou mieux, deux) broche à glace. En rocher, ce peut être un (ou deux) piton, une sangle, etc…

Le mouflage double

Ce terme sous-entend que la corde fait un double aller-retour (voir schéma). Il existe plusieurs sortes de mouflages doubles.

Comme dans le dispositif précédent, la corde qui supporte la charge à hisser passe d’abord dans la poulie autoblocante (ou le nœud de cœur). Elle passe ensuite, contrairement au dispositif précédent, au travers de deux mousquetons ou poulies, qui vont démultiplier la force par 4 et non par 2.

Au niveau du point d’ancrage, utilisez deux sangles distinctes, l’une allant vers le nœud de cœur, l’autre vers le mousqueton de renvoi.

Comme précédemment, les nœuds autoblocants A et A’ peuvent être remplaçés par d’autres systèmes autoblocants

Comme précédemment, les mousquetons A, A’ et le mousqueton de renvoi au niveau du point d’ancrage peuvent être adjoints de poulies qui diminueront les frottements.

Une fois ce système en place, voici comment l’utiliser :

  1. Tirer sur la corde à l’endroit indiqué en veillant à être bien parallèle à la corde qui part vers la charge à tirer.
  2. Dès que le nœud A’ arrive au niveau du mousqueton de renvoi du point d’ancrage, lâcher la corde
  3. Redescendre le nœud A’ au niveau du mousqueton A
  4. Recommencer 1 jusqu’à ce que le nœud A arrive au niveau du nœud de cœur. Lâcher alors la corde, redescendre le nœud A le plus bas possible.
  5. Recommencer 1 jusqu’à ce que la charge soit hissée au niveau désiré

Comme vous le constatez, c’est un peu plus complexe à utiliser que le mouflage simple, autant dire qu’un mouflage triple serait carrément inutilisable.

Autre constat : il faut avoir le matériel sur soi pour réaliser un tel dispositif : 5 mousquetons et 2 cordelettes ou 2 systèmes autoblocants, au minimum…

Les noeuds autoblocants

Les nœuds autoblocants ont deux fonctions principales :

  • Bloquer « quelque chose » le long d’une corde (par exemple, pour permettre de remonter le long de cette corde)
  • Au contraire, bloquer une corde, pour pouvoir l’immobiliser ou la tirer. Cette fonction est par exemple bien utile pour mettre en place des dispositifs de sécurité comme les mouflages.

Ces nœuds constituent des solutions de remplacement utile lorsqu’on n’a pas ou pas suffisamment de bloqueur mécanique à sa disposition. Il faut garder à l’esprit que dans un certain nombre de cas, les bloqueurs mécaniques seront plus efficaces, et surtout plus simples à mettre en œuvre.

Il existe de nombreux types de nœuds autoblocants, nous en décrirons seulement deux, les plus simples et les plus utilisés.

Le nœud de Machard

Prendre une cordelette de diamètre nettement inférieur à la corde sur laquelle doit être placé le nœud (exemple : 6 mm pour une corde de 9 mm)

L’entourer plusieurs fois autour de la corde en décalant la cordelette à chaque tour pour qu’elle ne s’enroule pas sur elle-même (voir schéma).

Passer l’une des extrémités de la cordelette au travers de l’autre, placer un mousqueton sur cette partie, et tirer pour tendre le tout.

Dès qu’il est en tension le nœud est bloqué, dès que la tension cesse le nœud se relâche et peut être déplacé.

Plus la différence de diamètre entre la cordelette et la corde sera grande, plus le nœud aura une capacité importante à se bloquer sur la corde. Ne pas exagérer sous peine de nœuds bloqués à tout jamais !!!

Plus on fait de tours, plus le blocage sera fort également. 3 tours sont souvent suffisants, mais cela dépend de la différence des diamètres.

Le nœud de prussik

Prendre une cordelette de diamètre nettement inférieur à la corde sur laquelle doit être placé le nœud (exemple : 6 mm pour une corde de 9 mm)

L’entourer plusieurs fois autour de la corde en veillant à ce que la partie qui s’enroule le fasse à l’intérieur de la partie que l’on maintient fixe (voir schéma)

Placer un mousqueton sur la partie que l’on vient d’enrouler, et tirer pour tendre le tout

Comme pour le Machard, plus la différence de diamètre entre la cordelette et la corde sera grande, plus le nœud aura une capacité importante à se bloquer sur la corde. Ne pas exagérer sous peine de voir vos nœuds bloqués à tout jamais !!!

Plus on fait de tours, plus le blocage sera fort également. 3 tours sont souvent suffisants, mais cela dépend de la différence des diamètres.

Vite fait, bien fait, extrêmement efficace, le prussik présente l’inconvénient d’être souvent difficile à détacher. Ce défaut est corrigé par le Machard.

Le nœud de cœur

Le « nœud » de cœur n’est pas à proprement parler un nœud. C’est un autoblocant d’un genre un peu particulier qui nécessite deux mousquetons.

Placer deux mousquetons côte à côte, réunis par un troisième mousqueton (ATTENTION : ne pas utiliser de sangle pour les réunir, sans quoi le nœud ne bloquerait presque rien).

Faire passer la corde à retenir au travers des deux mousquetons, puis la refaire passer au travers de l’un des deux mousquetons seulement (voir schéma).

Lorsqu’une charge pèse sur le premier brin, la force engendrée tire sur le mousqueton 2, et bloque le second brin qui est immobilisé. Plus la traction est forte, plus le blocage est puissant.

Au contraire, lorsqu’aucune force ne s’exerce, le nœud est totalement détendu et il est possible d’avaler le second brin sans aucun problème.

Ce nœud est donc particulièrement utile dans la réalisation de mouflages. Il est parfois utilisé pour l’assurance d’un second de cordée. Tant que tout va bien il remplace en effet un descendeur, mais il présente l’inconvénient majeur d’être indésserrable lorsque la corde est en tension, ce qui rend impossible le fait de « donner du mou » à son second s’il est suspendu à sa corde…